Choix de la Redaction 50 ans après sa mort, que reste de Martin Luther King en Afrique? Posté il y a 4 avril 2018 7 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Assassiné le 4 avril 1968, à seulement 39 ans, Martin Luther King restera un des plus braves leaders que ce monde aura connus. En Afrique, on célèbre toujours ce militant non violent pour les droits civiques des Noirs, un pasteur afro-américain pétri de ferveur et d’engagement. Un pont au Burkina Faso, une école pour les enfants pauvres ayant comme devise, « I have a Dream », empruntant une ligne de l’un des discours les plus célèbres de King…. En Afrique, le nom du révérend Martin Luther King Jr. peut être trouvé à travers tout le continent, une mesure de l’influence mondiale du leader américain des droits civiques qui a été abattu il y a 50 ans après avoir dénoncé les injustices au pays et à l’étranger. Dans les régions rurales du Libéria, la nation fondée par des esclaves américains affranchis, Martin Luther King reste un héros dont l’écho résonne à travers ses combats. En effet, les luttes africaines qui reflétaient le propre mouvement de King pour l’égalité raciale en Amérique ont attiré l’attention et le soutien du leader des droits civiques. King et l’Afrique : les héros ne meurent pas Martin Luther King a mis les pieds sur le continent africain en mars 1957 pour assister aux célébrations marquant l’indépendance du Ghana. Ensuite, en novembre 1960 pour assister à l’investiture de Nnamdi Azikiwe, premier gouverneur nigérian. Martin Luther King avait déclaré lors de cette cérémonie que les dirigeants africains lui avaient dit sans ambiguïté que « le racisme et le colonialisme devaient disparaître », voyant les deux comme basés sur le même principe. Les parallèles entre les efforts de King et la quête d’indépendance des Africains étaient peut-être plus forts en Afrique du Sud de l’apartheid, où les lois racistes ont opprimé la communauté noire majoritaire pendant des décennies. En décembre 1965, King prononça un discours à New York dénonçant les dirigeants blancs de l’Afrique du Sud comme des « sauvages et des brutes spectaculaires » et appelant les États-Unis et l’Europe à boycotter la nation, une stratégie adoptée par l’Occident. Par la suite, King n’a pas pu se rendre en Afrique du Sud après s’être vu refuser un visa. Mais des années plus tard, un buste de King a été glissé secrètement, par une valise diplomatique, dans une Afrique du Sud toujours en proie à l’apartheid. Le sculpteur américain Zenos Frudakis a déclaré que le gouvernement américain l’avait approché de la création d’un buste qui serait installé en Afrique du Sud pour « l’impact politique ». Comme le gouvernement de l’Afrique du Sud interdisait de l’exposer dans un espace public, la sculpture a été inaugurée en 1989 à l’ambassade des États-Unis, visible aux personnes extérieures à la clôture de l’ambassade. Aujourd’hui, le buste de King reste exposé dans une Afrique du Sud très différente, qui a été transformée après la libération de l’activiste anti-apartheid Nelson Mandela en 1990 et l’élection du premier président noir du pays quatre ans plus tard. Mandela était très conscient de la contribution de King à l’égalité des droits et l’a mentionnée en acceptant le prix Nobel de la paix avec le dernier président de l’Afrique du Sud de l’apartheid, Fréderic de Klerk, en 1993. « Que les efforts de nous tous prouvent que Martin Luther King Jr. avait raison quand il a dit que l’humanité ne peut plus être tragiquement liée à la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre », avait déclaré Mandela. Les discours inspirants de King sur l’amour et la justice, ainsi que son insistance sur la résistance non violente, continuent de résonner parmi certains intellectuels et militants politiques en Afrique, où de nombreux pays sont maintenant gouvernés par des hommes forts ou la démocratie est en déclin. Martin Luther King aura peut-être laissé le plus grand héritage.