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Cacao: l’Afrique s’attaque au défi de la transformation

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Fort de la forte production du cacao qu’il enregistre, le continent veut s’imposer également sur le terrain de la transformation. Un moyen pour les pays africains de réduire l’écart sur les pays occidentaux.

Des millions de tonnes de cacao sont produits chaque année dans le monde. En tête de pays producteurs figurent des pays africains tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria ou encore le Cameroun. La production du cacao augmente chaque année pendant que la demande ne cesse d’accroître. L’Afrique représente une part importante de cette production avec la Côte d’Ivoire comme premier producteur. « C’est l’Afrique qui produit », résume un expert.

En dehors du Ghana et le Nigéria qui s’attèlent à augmenter leur production, le Cameroun s’est également lancé dans la relance de sa filière avec un appui conséquent aux planteurs. Jusqu’en 2020 le pays envisage produire près de 600 000 tonnes de cacao par an. Malgré la forte production enregistrée sur le continent, les pays doivent encore faire face à différents défis, notamment celui de la transformation. « L’Afrique est inexistante sur ce plan. C’est un vide qu’il faut combler », reconnaît l’organisation internationale du cacao (ICCO).

Transformer sur le continent

La part non négligeable de l’Afrique dans la production mondiale du cacao est complétée par des pays étrangers qui eux produisent et transforment. Les pays africains œuvrent depuis quelques années à « rattraper leur retard ». Ils envisagent à la fois augmenter leur production et bénéficier de l’importante manne financière qu’offre la transformation du cacao. Il y a trois ans, le continent n’avait gagné que 800 millions de dollars US sur 110 milliards de dollars US qu’a générés la transformation du cacao sur le plan mondial.

A ce jour, les pays africains représentent 20 % des revenus que rapporte la première étape de transformation du cacao (la production de liqueurs, poudre et autres beurres de cacao). Le continent qui ne gagne pas assez en termes de revenus à la deuxième étape de transformation du cacao compte s’illustrer dans la production du chocolat qui constitue la troisième étape de transformation. Pour combler le vide et s’imposer dans la transformation du cacao, ces pays ont défini des chronogrammes avec des objectifs précis.

Limiter l’exportation des fèves brutes

Il s’agit de réussir à « produire local et à transformer local ». « En s’organisant, les pays africains peuvent augmenter cette transformation », estime un membre de l’organisation internationale du cacao. Cela leur permettra de réduire l’exportation des fèves brutes et des semi-transformés. Pour y parvenir, des infrastructures de transformations du cacao sont en train d’être mises en place dans certains de ces pays. La Côte d’Ivoire dispose déjà d’une usine de transformation du beurre de cacao en pâte à tartiner ou en poudre pour le petit déjeuner à Abidjan. Le pays qui espère créer d’autres usines a vu s’installer sur son territoire le géant singapourien Olam qui a ouvert une usine d’une capacité de 75 000 tonnes à San Pedro.

La Côte d’Ivoire devrait ainsi jusqu’en 2020 être capable de transformer 50 % de sa production. Elle ne transforme pour le moment que 30 %. En attendant des acteurs privés s’impliquent également dans la transformation du cacao au Ghana et au Nigéria. Au Togo, « Choco Togo », une structure mise en place par de jeunes Togolais, produit du chocolat bio avec des ingrédients naturels et locaux. « Choco Ouak » quant à lui se fait remarquer au Congo comme la première usine de fabrication du chocolat.

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