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Oumar Cisse, le Burkinabè qui internationalise le jus de bissap

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Le jus à base de la fleur d’hibiscus, bien connue en Afrique de l’Ouest sous le nom de jus de bissap est désormais disponible en France. Ce nouveau jus qui marient pomme de Touraine et fleur d’hibiscus du Burkina Faso et nommé Panamako est le fruit de deux ans de travail.

Oumar Cisse est né et a grandi en Côte d’Ivoire avant partir étudier en France et au Canada, afin de réaliser un rêve d’enfance : devenir ingénieur ferroviaire. Après avoir passé dix ans comme ingénieur dans deux multinationales, celui-ci découvre une autre passion. Il voulait se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Si au début le jeune n’avait qu’une idée vague de ce qu’il comptait faire, il souhaitait quand même réaliser un produit représentatif de la culture africaine.

Fabrication

Oumar, qui a grandi avec le Bissap, décide alors de produire ce jus, mais avec une touche qui plairait aux consommateurs français. Car la recette originale du Bissap doit être adoucie.

« Je suis parti d’une feuille blanche en commençant dans ma cuisine à faire moi-même les formulations que je faisais goûter à mes proches. Ensuite, je me suis rendu dans un centre de ressources technologiques dédié à l’agroalimentaire pour élaborer un procédé de fabrication fiable » explique-t-il.

Alors que c’est finalement la pomme qui s’est s’imposer comme l’ingrédient mariant le mieux avec l’hibiscus, Oumar Cissé s’attaque au circuit d’approvisionnement en matières premières de sa future boisson. Il rentre en contact avec des producteurs de pommes en France et grâce à ses proches en Afrique, il a aussi pu joindre une coopérative du Burkina Faso pour la production d’hibiscus, certifiée bio et forte d’une trentaine d’années d’expérience. Les épices, elles, viennent d’Asie.

En juin 2017, l’entrepreneur lance la production des 15 000 premières bouteilles qui vont être distribuées dans des épiceries fines, restaurants. Il dit avoir pu démarrer les activités grâce à un premier apport sa famille et des amis.

Pour sa première gamme, Panamako (Paname et Bamako) a commencé par trois saveurs. Ensuite, les producteurs ne se sont rien interdit tant que cela respecte des valeurs auxquelles Panamako tient, à savoir la beauté du produit, la promotion du savoir-faire et le circuit court.

« Nous pourrons élargir la gamme des jus en fonction des tendances du marché, ou proposer des en-cas sucrés. En théorie nous pourrions revisiter n’importe quel produit gastronomique africain et l’associer aux produits français », se projette Oumar Cisse.

Il souhaite désormais démarcher des chaînes de distribution en milieu urbain ainsi que des supérettes. La bouteille de 250ml est vendue à 2,80 euros.

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