Football Soudan Salma al-Majidi, première femme coach d’un club masculin au Soudan Posté il y a 9 avril 2018 5 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin A 27 ans, c’est beaucoup de barrières que Salma al-Majidi a du briser pour devenir la première coach d’un club de foot masculin au Soudan, pays majoritairement musulman et conservatiste. À la Fédération internationale de football association (FIFA), Salma al-Majidi est présentée comme la première femme arabe et soudanaise à prendre en charge une équipe d’hommes dans le monde arabe. Fille d’un policier à la retraite, la jeune soudanaise n’a jamais caché son amour pour le football. « Pourquoi le football? Parce que c’est mon premier et dernier amour », dit-elle à tout curieux. En effet, c’est depuis l’âge de 16 ans que cette célibataire s’intéresse à ce sport. Elle était souvent spectatrice à l’entraînement de l’équipe de son frère à l’école. Séduite par les instructions du coach et ses gestes, Salma al-Majidi réalise très tôt qu’elle était destinée à cette activité. D’abord, elle a rêvé d’être joueuse, et finalement elle est devenue coach du fait que le Soudan n’a toujours pas d’équipe féminine, confie-t-elle. Dès lors, elle pousse loin sa curiosité, quitte à discuter chaque temps après l’entrainement avec le coach qui décide finalement de lui donner une chance. Après plusieurs formations et des diplômes, la « Sister coach », comme elle est nommée, devient entraîneuse de football à plein temps, avec une rémunération similaire à celle de ses homologues masculins. Elle a notamment coaché les clubs masculins de 2e ligue Al-Sasr, Al-Nahda, Al-Mourada… En 2015, la BCC classe la Soudanaise parmi les 100 femmes qui inspirent. Débuts compliqués Voile sur la tête, sifflet à la bouche et vêtements de sport… Les débuts ont été compliqués pour Salma al-Majidi. Imposer son autorité en tant que femme dans un pays conservatiste musulman n’est pas chose aisée. « Il y a des garçons qui refusent de m’écouter », explique-t-elle. Et d’ajouter, « ils disaient appartenir à une tribu qui croyait que les hommes ne devraient jamais prendre leurs ordres auprès d’une femme. Il a fallu des mois pour qu’ils m’acceptent ». Aujourd’hui, l’entraineuse est fière de son parcours, et ses joueurs aussi. Son père ne le cache pas. Parler de la passion de sa fille à ses proches a été difficile. « Mon message aux hommes en général est de donner une chance aux femmes de faire ce qu’elles veulent », lance Salma al-Majidi. Elle espère inspirer d’autres jeunes filles à persévérer pour faire ce qu’elles aiment. Pour le moment, elle est déterminée à réussir et à évoluer pour entraîner une équipe internationale un jour. Ou alors, l’équipe nationale féminine du Soudan.