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Black Panther: des clés pour comprendre l’engouement des Africains

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Black Panther, la superproduction de Ryan Coogler a fortement séduit l’Afrique dans l’ensemble. L’engouement créé sur le continent est unique. En effet le film aura le mérite d’avoir pu embrasser toute l’Afrique comme une seule culture. En récompense, l’Afrique prend le lead dans la promotion de ce film hollywoodien.

Le monde futuriste de Wakanda ébranle les stéréotypes négatifs sur lesquels Hollywood s’est longtemps appuyé. Le film aura d’ailleurs été victime des considérations racistes, n’entachant en rien son succès.

En réalité, pour la première fois, un superhéros, entouré d’une troupe de guerriers tous noirs, sauvera son propre monde sur les grands écrans. Bien avant la première, le film est devenu une célébration de la représentation cinématographique pour le public afro-américain. Pour le public africain, le film symbolise à la fois un fantasme et une réalité où, l’Afrique aurait pu être sans interférence et des références du monde réel reconnaissables aux Africains, mais généralement ignorées par le grand public hollywoodien.

Une inspiration purement africaine qui a poussé la costumière Ruth Carter à habiller les Wakandans de la tenue de tous les jours à la tenue de combat. Et quand T’Challa parle à son père, c’est dans la langue sud-africaine Xhosa qu’il le fait.

Black Panther s’offre le tour de l’Afrique

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Le public africain aura également la chance de se voir à l’écran avec les acteurs du film. Sans doute le nom le plus célèbre est celui de Lupita Nyong’o, qui, pour porter haut son pays d’origine, a assisté à la première de Black Panther au Kenya dans l’état de Kisumu le 13 février où son père est sénateur. Une initiative qui a intéressé le pays, comme le directeur marketing Imax du Kenya qui a déclaré que Nyong’o est « une fille de ce sol ». Mais elle n’est pas seule à le faire.

Aussi, les rôles de Daniel Kaluuya et Florence Kasumba dans le film ont-ils conduit à des projections anticipées. Le succès récent de l’acteur Kaluuya, né en Grande-Bretagne, a par ailleurs emmené les Ougandais à poser des questions difficiles sur la façon de mieux soutenir les arts de Kaluuya et Kasumba.

Au Zimbabwe, les quelques cinémas d’Harare ont très tôt vendu la première du 16 février, même à 12 $, un coût relativement élevé vu les difficultés économiques du pays. Les Zimbabwéens aimeraient probablement voir l’actrice Danai Gurira, qui incarne Okoye, la plus forte de toutes les gardes femmes du Black Panther, Dora Milaje.

Quelques mois avant la sortie du film, la Zimbabwéenne était dans son pays où elle a accueilli des fans portant des T-Shirts Marvel pour un événement qui n’avait pourtant pas de lien avec Black Panther. Elle sera d’ailleurs en Afrique du Sud ce week-end pour assister à la première, en compagnie de Nyong’o, a-t-elle tweeté.

« Cela a beaucoup de sens de voir l’Afrique se mettre à ce niveau, et cela représente beaucoup pour moi de jouer un personnage qui parle dans une langue africaine », a déclaré Gurira, qui a passé son enfance au Zimbabwe. Et d’ajouter, « vous ne voyez jamais ces choses, donc c’est très spécial pour ceux d’entre nous qui ont grandi sur le continent, et ceux d’entre nous qui savaient à quel point les Africains sont très mal représentés. »

En Afrique du Sud, l’excitation s’est encore accentuée lorsque le rappeur Kendrick Lamar a tweeté la liste des morceaux de la bande sonore officielle composée de plusieurs artistes sud-africains, dont Babes Wodumo, bien célèbre dans la house music.

Sur les réseaux sociaux, les Africains envisagent de se joindre à ce qui devient un événement mondial pour la culture noire en s’habillant de leur meilleur costume traditionnel pour le film. Comme quoi, la représentation positive de l’Afrique peut porter des fruits.

 

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