Accueil Afrique de l'Est Et si Black Panther était inspiré par les Amazones du Dahomey?

Et si Black Panther était inspiré par les Amazones du Dahomey?

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Si Black Panther, le nouveau film du studio américain Marvel a quelque chose d’intéressant auprès des Africains, ce n’est non seulement la forte présence d’acteurs d’origine africaine qui y est présente. Mais bien aussi parce que l’histoire est bien inspirée de l’Afrique. Le cas des Amazones du Dahomey serait une évidence.

Le studio Marvel vient de sortir un autre thriller de Black Panther. Dans cette nouvelle vidéo de moins de deux minutes, les projecteurs ont été braqués sur l’armée exclusivement féminine, les Dora Milaje, dont le rôle a été démontré comme déterminant dans le scénario du film. Dans la vidéo, celles-ci se sont livrées à une démonstration de bravoure.

Danai Gurira, l’actrice américaine d’origine zimbabwéenne, qui sert aussi de général d’armée au sein de la Dora Milaje, a déclaré que « les Dora Milaje sont des femmes qui ont donné leur vie au trône et à la sécurité du royaume ». Il y a de quoi penser aux Amazones du Dahomey.

Mais, qui étaient vraiment les Amazones?

Nous sommes au XIXe siècle, sous le règne du roi Gézo. Le corps militaire se façonne pour devenir l’unité d’élite féminine du roi. Elles avaient toujours le crâne rasé. Elles étaient couronnées d’un bonnet blanc orné de caïmans bleus.

En fait, dans l’ancien Royaume du Dahomey (actuel Bénin), existait une armée de guerrières qui avait défié tous les clichés sexistes dont les femmes sont victimes. « Vaincre ou mourir » était leur devise. Plus vaillantes que les hommes, elles mettaient sans difficulté à épreuve l’autre sexe. Ni l’ennemi ni la mort ne pouvaient les décourager. De leur vrai nom Mino (nos mamans, en langue Fon), les colons les avaient nommées les Amazones, en référence à l’armée mystique et puissante de toutes les femmes appelées Amazones dans la mythologie grecque.

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Selon l’histoire, alors qu’elles n’étaient que d’environ 800 au départ, leur nombre a très vite augmenté pour avoisiner les 6000. Plus tard, ces femmes vaillantes allaient se battre dans d’autres royaumes alors que le Dahomey commençait à se développer. Elles perdront alors des soldats à la guerre et finalement attaqués par les colons français. Elles gardent malgré tout leur réputation. La culture de la détermination et de la rigueur qu’elles menaient avait fait qu’elles pouvaient jouir de relations privilégiées avec le roi. On ne les regardait pas dans les yeux, seul le roi avait ce privilège. Elles étaient craintes. Elles prêchaient le célibat, vivaient dans le palais royal, auquel seuls le roi et son entourage immédiat avaient, avant elles, accès.

En réalité, connues pour être particulièrement habiles, chacun de leurs exercices et défilés militaires était spectaculaire, parce que toujours exécutés en chorégraphique. Mais cela n’aura pas échappé au vent de la colonisation. À la fin du XIXe siècle, lorsque le royaume du Dahomey est tombé, l’armée des Amazones fut démantelée aussi, à en croire les récits de l’UNESCO.

Aujourd’hui, il y a de quoi les remémorer.

 

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