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En Afrique francophone, les salles de cinéma refont surface

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Ces dernières années ont été difficiles pour les cinéastes en Afrique francophone. Pas plus tard qu’en 2015, il n’y avait pas de salle de cinéma au Cameroun et les cinéastes ne pouvaient faire passer leurs films aux spectateurs qu’à travers des DVD, en dépit des risques de piratage.

La réalité est écœurante dans de nombreux pays africains où bien de cinémas avaient fermé après une apparition et un apogée dans les années 1960 et 1970.  En cette période-là, Yaoundé avait jusqu’à 7 salles. Les chaînes cinématographiques ont commencé à revenir dans plusieurs pays au milieu des années 2000, mais les progrès n’ont pas été réguliers.

Alors qu’un pays comme l’Afrique du Sud abrite des dizaines de salles de cinéma et que Nollywood a connu une émergence rapide, les entrepreneurs nigérians ont reconstruit leurs théâtres locaux, quand dans une grande partie de l’Afrique francophone, les théâtres ont pratiquement disparu.

Renouveau

La réalité change lentement avec les médias internationaux et les géants de la technologie, faisant une pièce pour un marché jeune avec plus de 120 millions de personnes dans 24 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Orange, le géant français des télécoms en Afrique francophone s’associe à CanalOlympia, le réseau cinématographique détenu par le géant français des médias Vivendi, pour équiper sa chaîne de huit cinémas qui ont été ouverts ces sept dernières années dans sept pays francophones. D’ailleurs, Vivendi prévoit d’étendre sa chaîne de cinémas dans la région à 20 d’ici la fin de l’année.

Dans cette perspective d’attirer à nouveau les populations, des solutions plus faciles ont été proposées. Les cinéphiles pourront acheter des billets avec Orange Money par exemple, le service d’argent mobile avec 37 millions d’utilisateurs.

L’implication d’Orange Studios, la filiale de l’entreprise, axée sur le cinéma, dans les industries cinématographiques francophones locales a consisté à financer des cinéastes locaux à travers des coproductions et à lancer des services de streaming vidéo dans des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Une plus grande diffusion des cinémas est essentielle pour les industries cinématographiques africaines locales, car elles offrent aux cinéastes un flux de revenus important qui est crucial pour faire des profits. L’avantage, c’est que les cinéastes sont libérés des films directement sur DVD qui laissent généralement les cinéastes sans gains à cause des piratages favorisés par les faibles lois sur la propriété intellectuelle et la culture de l’application.

Cette année, le film à succès de Marvel, Black Panther, a rapporté plus de 9 millions de dollars à travers le continent. Ce ne sont pas seulement les superproductions américaines. Le Nigeria, qui abrite Nollywood, la plus grande industrie cinématographique du continent, commence à voir une nouvelle génération de films et de cinéastes battre des records au box-office local et international. Les cinéastes africains ont désormais de nombreux défis à relever.

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