Egypte Tech & Innovation L’Égypte lance son Smartphone Nile X pour concurrencer le iPhone X Posté il y a 15 décembre 2017 8 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Le président Abdel Fattah El Sisi a reçu la semaine dernière le Nile X, le premier smartphone fabriqué localement et conçu pour le consommateur égyptien, lors d’une cérémonie somptueuse. Dans son effort pour investir dans le secteur de la technologie, l’administration de Abdel Fattah Sisi a soutenu une Silicon Valley égyptienne à Assiout, dans la région pauvre du sud du pays, pour relancer la fabrication locale. SICO, la société égyptienne derrière le Smartphone 4G, a vu croitre une base de consommateurs égyptiens. Le contexte d’évolution de cette initiative est intéressant. Avec une population de plus de 95 millions d’habitants, les abonnements à la téléphonie mobile ont dépassé les 99 millions. Toutefois, seulement 32 % des Égyptiens ont un téléphone intelligent, ce qui en fait un marché en plein essor que l’entreprise souhaite exploiter grâce à des propositions abordables. Mohamed Abel Azim, directeur marketing de SICO n’a pas caché ses intentions. « Il existe de fortes opportunités pour l’Égypte d’être un centre de production de smartphones abordables en Afrique et nous voulons faire partie de ce changement. Nous voulons une révolution dans le jeu électronique dans la région », a-t-il déclaré. Et d’ajouter, « nous avons la capacité de produire plus de 1,8 million d’unités dans les deux premières semaines dès le lancement ». Selon toujours les informations de celui-ci, environ 55 % de l’appareil est assemblé dans son usine à Assiout et le reste est fabriqué en Chine. « Nous avions l’habitude de fabriquer uniquement en Chine et avons travaillé avec des entreprises technologiques telles que Google, Qualcom, Intel et HP. Ce que nous cherchons à faire est d’assembler les cartes mères et les circuits électroniques dans notre usine nouvellement construite », a ajouté Abdel Azim. En effet, l’administration Sisi s’est lancée dans de grands projets nationaux ces dernières années, telles que l’agrandissement du canal de Suez et la construction d’une nouvelle capitale administrative. L’assemblage du smartphone local, dont la plupart des composants sont fabriqués en Égypte, s’inscrit dans la même perspective. Le projet est également dans une logique de mise en valeur d’une économie égyptienne active, qui peut continuer à attirer les investisseurs étrangers, en particulier les investissements chinois. Pour ne rien envier à Samsung ou iPhone… Nile X a des caractéristiques comparables au grandes marques importées. Le téléphone Android dispose de 4 Go de RAM et un appareil photo de 13 mégapixels. Ce modèle-là par exemple, devra coûter environ 112 $ à l’utilisateur. Les autres produits vont d’environ 200 livres égyptiennes (11 dollars) pour un smartphone de base à 4 200 livres égyptiennes (235 dollars) pour des tablettes. Ces produits seront disponibles pour les consommateurs égyptiens à partir du 15 décembre. Et selon les prévisions, la société SICO sortira de nouveaux modèles tous les six mois. Il faut rappeler que cette initiative intervient dans un contexte où, après une dévaluation en novembre 2016, la monnaie nationale égyptienne a perdu la moitié de sa valeur par rapport au dollar américain. Conséquence les prix, en particulier des biens importés, ont considérablement augmenté. Le ministère égyptien des Technologies de l’information et de la communication a déjà investi environ 400 millions de livres égyptiennes (22,4 millions de dollars) dans le projet. Si Abdel Azim n’a pas donné de son côté de chiffres concrets pour l’investissement de la société chinoise, il a garanti qu’ils soutenaient l’entreprise sur le plan technologique. En effet, la Chine investit massivement dans la construction du nouveau capital administratif de l’Égypte et devrait injecter plus de 8 milliards de dollars dans l’économie qui se redresse encore. Désormais, SICO cherche à s’étendre en Afrique avec des projets de construction d’un hub régional est-africain à Nairobi et d’expansion au Mozambique, au Nigeria et en Afrique du Sud. L’Égypte a un écosystème de démarrage en croissance rapide avec la collecte de fonds pour les entreprises naissantes passant à environ 105 % l’an dernier seulement. Dans un communiqué dimanche publié dimanche passé, la présidence égyptienne s’est réjouie de ce nouveau succès. « Nous faisons les premiers pas sur le chemin de la production locale des appareils électroniques », peut-on lire dans le communiqué. À dessein, l’Égypte veut « prendre la place qu’elle mérite dans cette industrie » en exportant ses produits électroniques, a précisé la présidence.