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Mercy Kitomari quitte la banque pour se lancer dans la production de crèmes

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Elle s’appelle Mercy Kitomari, tanzanienne. En 2013, elle a quitté son emploi bancaire pour poursuivre sa vision de faire des déserts de glaces. Aujourd’hui, elle est la fondatrice et PDG de Gelato, une entreprise de crème glacée opérant à Dar es-Salaam, la capitale de la Tanzanie.

Son intérêt pour la crème glacée a commencé pendant qu’elle étudiait pour un MBA au Royaume-Uni. Elle travaillait à temps partiel comme guide touristique, et après chaque visite touristique, elle emmenait des visiteurs dans des salons de crème glacée à Leicester Square, au cœur de Londres. « Il y avait des glaciers partout », se souvient-elle. « En Tanzanie, nous buvons beaucoup de thé et d’alcool. Mais ma vision est d’influencer une culture de desserts glacés. Je veux que les desserts glacés soient une indulgence normale, pas un luxe. Et je veux voir des glaciers partout » ajoute la jeune entrepreneure.

Après avoir terminé ses études, Kitomari a trouvé un emploi dans une banque en Tanzanie. En 2012, elle a commencé à faire de la crème glacée dans la cuisine de sa mère et a finalement quitté son emploi pour gérer son entreprise à temps plein.

Aujourd’hui, elle a un point de vente à Dar es-Salaam. Elle fournit ses produits aux hôtels et restaurants, et effectue également des livraisons à domicile. Mais vu que Kitomari ne peut actuellement se permettre d’ouvrir de nombreux points de vente, elle s’est aussi associée à des boulangeries pour élargir sa portée. Elle fournit des congélateurs à des boulangeries indépendantes, qui lui achètent ensuite de la crème glacée.

« Si je vois que l’endroit a un bon trafic, je leur donne juste mon congélateur de marque et je leur apprends à faire des gaufres et des milkshakes, et à faire de la crème glacée. C’est la plus grande image. Lorsque nous atteindrons le niveau d’usine, nous approvisionnerons uniquement ces entreprises. Cela me permettrait d’avoir une plus grande portée géographique en Tanzanie et en Afrique. Cela correspond bien à mon objectif d’avoir des glaciers partout — exactement comme je les ai vus à Leicester Square », explique-t-elle.

Changer le comportement du client 

Kitomari note qu’il y a plusieurs facteurs qui font de Dar es-Salaam un bon endroit pour construire une entreprise de crème glacée. Pour commencer, la ville côtière a un temps chaud et humide pendant la majeure partie de l’année. En outre, elle remarque que la capitale tanzanienne connaît une croissance économique rapide et que de nombreux consommateurs peuvent désormais se permettre d’acheter plus que leurs besoins élémentaires. Pour cela, chez Gelato, une tasse de crème glacée est vendue pour un peu moins de 2 dollars, et Kitomari affirme que des clients en achètent tous les jours. « La Tanzanie produit également beaucoup de fruits de différentes variétés. Au lieu de simplement faire des jus, nous avons aussi la possibilité de faire de beaux desserts. Nous fabriquons même des glaces aromatisées à la vigne et au jacquier — qui ne sont pas des arômes communs ailleurs. »

 Concurrencer les grandes marques 

Toutefois, pénétrer le marché de la crème glacée de la Tanzanie n’est pas chose aisée. Pour cause, les concurrents étrangers sont de taille. « Il existe de grandes marques telles que Azam et Fairy Delights. Il y a aussi d’autres entreprises qui sont installées dans des centres commerciaux où je ne peux pas me permettre de louer de l’espace pour le moment », dit Kitomari. Parmi ses concurrents, Kitomari craint beaucoup plus Azam. « En Tanzanie, les gens disent Azam quand ils veulent des glaces. C’est une marque très forte. Pour percer dans un tel marché, vous devez vraiment engager les consommateurs », confie-t-elle.

L’entreprise est également confrontée à des difficultés d’accès aux matières premières en raison d’une pénurie de produits tels que le lait écrémé, la saisonnalité des fruits et les faiblesses générales de la chaîne d’approvisionnement. « Je ne suis pas ce que je veux être à l’avenir, mais j’ai appris à travailler avec ce que je dois faire pour atteindre ma vision », explique Kitomari.

Pour cette dernière, le conseil envers ses compatriotes est clair. « N’attendez pas que les investisseurs viennent vous donner de l’argent pour que vous puissiez commencer votre rêve », lance-t-elle.

 

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