Elections Politique Rwanda Paul Kagamé ou l’histoire controversée de la renaissance du Rwanda Posté il y a 20 août 2017 5 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Le « sauveur » du Rwanda Paul Kagame, la renaissance autoritaire du Rwanda Au Rwanda, après prestation de serment ce 18 août, le président réélu Paul Kagamé, président depuis 2000, amorce en toute tranquillité un nouveau mandat. Réélu avec plus de 98% des voix lors de l’élection du 4 août passée, c’est devant un parterre de Chefs d’Etats africains et environ 30.000 Rwandais que Paul Kagamé a prêté serment ce 18 août, au stade Amaro. Le Rwandais peut s’enorgueillir, rares sont les prestations de serments qui connaissent un tel ballet de Chefs d’Etats. Pour celui qui est connu pour avoir redressé l’économie du Rwanda et d’être l’homme fort de son développement, sa mission ne fait que commencer. « Le Rwanda revient de loin, très loin et veut aller loin, très loin », a prononcé la ministre rwandaise des Affaires Etrangères, Louise Mushikiwabo, lors de cette cérémonie. Paul Kagamé pour le meilleur et pour le pire La Banque Africaine de Développement et le FMI considèrent le Rwanda comme un des pays les plus prometteurs sur le plan économique du continent africain. Avec une croissance de 7,9 % de 2010 à 2015, le pays a considérablement réduit le taux de pauvreté, de 56 % en 2005 à 39 % en 2014. De fait, l’impressionnant redressement du Rwanda après le génocide de 1994 fait du pays un modèle en Afrique. Et Paul Kagamé est devenu une référence en ce domaine, chéri par les Occidentaux. Tony Blair, ancien Premier-Ministre du Royaume-Uni n’avait pas du mal à le décrire comme « un visionnaire » et Bill Clinton, comme « l’un des meilleurs dirigeants de notre époque ». Un homme indétrônable malgré tout Cependant, si les Rwandais se montrent visiblement favorables à un nouveau mandat de Kagamé, nombre sont les critiques qui lui sont adressées. Taxé d’autoritaire et de diriger le pays de main de fer, l’homme ne se voit pas lui-même comme tel. Un bilan beaucoup moins positif dans le domaine de la liberté de la presse, où le Rwanda arrive au 159e rang sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse (RSF, 2017). Aussi, de nombreuses ONG déplorent-ils les assassinats politiques et une situation « inquiétante » des droits de l’Homme. Cependant, dans son discours d’allocution avant de prendre officiellement fonction, le président Paul Kagame a critiqué des tentatives d’ingérence dans la politique de son pays. Le président s’en est également pris aux critiques qui dénoncent l’absence de liberté d’expression dans son pays. « Chaque pays africain doit faire face aux efforts destinés à nous faire vivre en des termes fixés par d’autres. Ils demandent que nous remplacions des systèmes qui fonctionnent bien pour nous par des dogmes dans lesquels leurs propres peuples perdent rapidement foi », a déclaré le chef de l’Etat, âgé de 59 ans. En 2015, Kagamé réécrit la Constitution, approuvée par référendum, qui lui permet de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034.