Accueil Afrique de l'ouest Côte d'ivoire Cacao: le Ghana et la Côte d’Ivoire veulent maîtriser le marché mondial

Cacao: le Ghana et la Côte d’Ivoire veulent maîtriser le marché mondial

5 min de lecture

Le Ghana et la Côte d’Ivoire ont décidé de relever les défis du secteur du cacao, dans le cadre de la mise en œuvre d’un accord de partenariat stratégique qui lie les deux pays, en signant la « Déclaration d’Abidjan ».

Les deux chefs d’État du Ghana et de la Côte d’Ivoire ont tenu une réunion en début de semaine consacrée à l’économie de cacao, produit agricole dont les deux pays assurent 60% de la production mondiale. À l’issue de cette réunion, Nana Akufo-Addo et Alassane Ouattara ont signé la « Déclaration d’Abidjan ».

Cet accord vise à « mieux défendre les intérêts des producteurs de cacao et des économies des deux pays », selon les termes d’Alan Kyerematen, ministre ghanéen du Commerce et de l’Industrie. En clair, l’accord veut améliorer le prix d’achat de la fève aux producteurs et lutter contre la contrebande.

Principalement, Accra et Abidjan se sont engagés à harmoniser leur politique de commercialisation du cacao et se sont convenu d’annoncer chaque année de manière concomitante et avant le début de la campagne, le prix au producteur.

Réguler pour mieux régner

Cette déclaration intervient à un moment où des millions de cacaoculteurs des deux pays ont connu des pertes significatives l’année dernière, causée par une chute d’environ 20% des prix de ces produits qui participent d’une partie importante aux PIB des deux plus grands producteurs.  Cette perte a donc pesé sur les recettes budgétaires des deux pays.

En effet, il faut considérer que la contrebande est souvent alimentée par la différence des prix du cacao entre ces deux pays limitrophes. En termes d’exemple, pour la saison 2017-2018, la tonne du cacao a coûté 1 735 dollars au Ghana contre 1 270 dollars en Côte d’Ivoire.

En outre, le Ghana et la Côte d’Ivoire ont également convenu d’intensifier la collaboration dans le domaine de la recherche scientifique pour la production de plants de cacao, l’amélioration des variétés végétales. Ils vont mettre en œuvre un programme régional de lutte contre la pousse.

Akufo-Addo et Alassane Ouattara veulent aussi désormais promouvoir conjointement la consommation de cacao sur les marchés locaux, régionaux et émergents et sont convenus que les consultations entre le Ghana et la Côte d’Ivoire sur la gestion de leurs filières cacaoyères devraient être faites sur une base régulière.

L’engagement des deux pays à transformer une grande partie du cacao et l’invitation du secteur privé, notamment du secteur privé africain, à investir massivement dans la transformation du cacao en Afrique ont également été réitérés.

 

Charger plus d'articles liés
Charger plus par Emmanuel Vitus
Charger plus dans Côte d'ivoire
Les commentaires ont été désactivés.