Éthiopie Startups Tech & Innovation Gabeya, à l’école de programmation en Afrique Posté il y a 18 octobre 2017 5 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Depuis son installation à Addis-Abeba, les services de Gebeya, la startup que Amadou Daffe a créée en 2016 pour aider les entreprises à digitaliser leurs services, sont tombés sur un terrain fertile. La startup procure de l’emploi à des centaines de jeunes codeurs. L’aventure démarre déjà dans les années 2000. Après ses études en génie informatique desquelles il sort nanti d’un bachelor en Computer Science et un Masters en Management Information Systems, Amadou Daffe a commencé à travailler pour des entreprises technologiques américaines basées en Pennsylvanie. « J’ai alors été choqué de voir qu’un nombre infime d’Africains travaillaient avec ces entreprises, contrairement aux Asiatiques et en particulier les Indiens, » raconte-t-il. L’idée de former les talents informatiques du continent africain pour les mettre en relation avec les entreprises américaines nait. L’objectif était de construire un réseau de développeurs. Amadou Daffe venait de lancer son premier projet, le Coders4Africa. Après 4 ans passés à parcourir le Sénégal, le Mali, le Kenya, l’Éthiopie et même la Tunisie, le jeune entrepreneur a mis en place un modèle de sous-traitance dans lequel il reçoit des contrats des USA pour les exécuter en Afrique. Néanmoins, le modèle n’était pas assez performant. Il manquait parfois suffisamment de développeurs pour certaines commandes. D’où le besoin de former plus de personnes. L’aventure Coders4Africa doit alors très rapidement changer de modèle. « Nous avons transformé ce réseau en une opportunité professionnelle. » Gebeya est aujourd’hui un écosystème autosuffisant qui repose sur trois piliers : le programme de formation payant, la plateforme de sous-traitance et l’incubateur. La startup est actuellement installée en Éthiopie et au Kenya. Un choix qui s’explique par le très vaste marché de potentialités des deux pays qui font à eux deux, près de 150 millions d’habitants, avec environ 60 % de la population jeune et des économies galopantes. « Depuis que je vis en Éthiopie, on a eu plus de succès en 8 mois qu’en 4 ans ! », a confié le CEO de Gabeya. Un succès qui s’explique par le fait que cette startup est très attachée au marché africain. Au sein de cette startup, la question de parité est également de mise. 30 % des professionnels sont des femmes, et l’entreprise prévoie d’atteindre 50 % de femmes dans le programme l’année prochaine. « Ce que les gens ne comprennent pas, sans être sexiste, c’est que les femmes ont de meilleures aptitudes pour la programmation », aime dire Amadou Daffe qui ne perd pas d’une seconde son plus grand défi : « devenir leader sur le marché du digital en Afrique. »