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La vie au Somaliland, le seul pays africain officiellement inexistant

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Depuis près de trente ans, ce pays africain non reconnu par la Communauté internationale suscite la curiosité pour sa stabilité et sa démocratie exemplaire.

Le Somaliland est un pays qui n’existe pas officiellement, mais qui dispose de toutes les caractéristiques d’un État. Cette région autonome du nord de la Somalie dispose en effet d’un drapeau, d’une monnaie et d’une constitution. Le pays qui s’est autoproclamé indépendant depuis plus de vingt ans vit dans un climat de paix à côté de la Somalie qui connaît depuis plusieurs années un climat instable marqué par de fréquents attentats terroristes. Avec une population de près de 4 millions d’habitants, le pays s’illustre dans la région comme un exemple.

S’il n’est pas encore reconnu par la Communauté internationale, le Somaliland entretient malgré tout des relations de coopération et d’entretien avec des pays du Golfe. Ces derniers financent de nombreux projets de développement dans le pays. Le Koweït a par exemple financé la modernisation de l’aéroport d’Hargeisa. Quant à l’Arabie saoudite, elle a contribué à l’extension du port de Berbera, deuxième ville. Jusqu’à présent les autorités font plutôt preuve de « bonne gestion », considère un spécialiste de la région. Le 13 novembre dernier, les populations étaient dans les urnes pour élire un nouveau président. Le sortant Ahmed Mohamud Silaanyo qui terminait son premier mandat à préférer « respecter la constitution ». Laissant le champ libre à Muse Bihi du parti au pouvoir Kulmiye, aux opposants Abdirahman Iro et Feysal Ali Warabe de se représenter. Depuis son indépendance en 1991, Le pays a déjà connu trois présidents. Le vote électronique a été introduit durant les élections cette année.

Exclu des circuits financiers

Les populations vivent dans un strict respect de la loi. Dans une région où l’islam reste très influent. En attendant la proclamation des résultats des élections, les autorités ont par exemple décidé de fermer tous les réseaux sociaux pour éviter que de fausses informations soient partagées. Un membre de la commission électorale explique que la fermeture d’une dizaine de réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter et WhatsApp, était réfléchie. « Il nous fallait contrer les forces extérieures qui relaient des informations tribales et haineuses », ajoute un autre représentant de la commission. Le Somaliland essuie donc des critiques de la part de quelques organisations internationales. Elles reprochent aux autorités somalilandaises de violer le droit des populations d’avoir accès à internet. Humant Right Watch craint que le pays qui s’est jusqu’à présent comporté en démocratie exemplaire ne tombe dans « la restriction des libertés individuelles ».

Le pays est riche en ressources minières et pétrolières. L’exportation de bétail représente une part importante de l’économie. Malgré une croissance économique durable, le pays ne répond pas toujours aux besoins de la population composée majoritairement de jeunes. Ces derniers sont souvent en chômage. La création des emplois et l’amélioration des conditions de vie des habitants restent un défi pour l’État. Cela même si des infrastructures de base sont construites et que 60% des enfants ont accès à l’éducation. Il faut dire que l’absence d’aide internationale, l’exclusion du pays des circuits financiers mondiaux ne facilitent pas la tâche aux dirigeants.

 

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