Accueil Economie Budget & Fiscalité Ghana: Nana Akufo-Addo a triplé la croissance en 6 mois [Zoom]

Ghana: Nana Akufo-Addo a triplé la croissance en 6 mois [Zoom]

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Élu à la tête de son pays il y a quelques mois, Nana Akufo-Addo repose ses actions sur de multiples projets qui doivent faciliter le développement économique du Ghana.

Arrivé au pouvoir dans une situation économique difficile le président ghanéen tente de faire revivre le pays en augmentant le niveau de vie des populations. Pour atteindre cet objectif, Nana Akufo-Addo s’est entouré d’homme de confiance. Dans son équipe gouvernementale, les portefeuilles importants ont été confiés à des ministres expérimentés. Comme Anthony Akoto Osei chargé de la Surveillance et de l’Évaluation des actions de tous les ministères. L’exécutif compte ainsi réduire la dette au PIB durant son mandat. Il s’agit de la faire passer de 71 % à 50 %. En quelques mois, le nouveau chef de l’État a pris des mesures urgentes visant à améliorer la situation du pays.

Pour renforcer la croissance économique du pays, le président a par surprise choisi de tourner le dos au FMI. Nana Akufo-Addo a décidé que le programme d’aide du FMI dont bénéficie le Ghana ne soit pas reconduit après avril 2018. Le Ghana ne devrait plus d’ailleurs recourir à des financements extérieurs pour financer son budget. Le pays mise sur l’industrie et le secteur privé pour renforcer la croissance économique. Contre le chômage, Nana Akufo-Addo a pris des mesures incitatives avec des appuis financiers en faveur du secteur privé et de l’entrepreneuriat des jeunes. Mais le président s’emploie aussi à assainir le secteur minier et à promouvoir une bonne gouvernance. Les investissements en faveur des infrastructures ont été augmentés. Et le chef de l’État en est convaincu, ses décisions vont favoriser une croissance inclusive et une création d’emplois. Pour un économiste ghanéen, la réussite du mandat du président sera jugée à la réduction ou non de la pauvreté et des disparités sociales dans le pays. D’ailleurs la croissance économique des six premiers mois de son mandat tourne autour de 9,5 % selon le bureau national des statistiques, soit le triple de 2016 sous le gouvernement du président John Mahama.

Miser sur l’agriculture, le numérique et l’éducation

Dans sa quête de transformation de l’économie ghanéenne, le président a annoncé la réduction des dépenses du pays aux importations alimentaires qui coûtent aux finances publiques plus de 2 milliards chaque année. En contrepartie, l’État va lancer des projets agricoles dont peuvent bénéficier des agriculteurs. 200 000 agriculteurs ciblés vont recevoir un soutien en intrants, engrais, insecticides, en plus du support d’agents chargés de la vulgarisation. En parallèle à l’industrialisation annoncée, Nana Akufo-Addo veut faciliter l’accès à des financements à moyen ou long terme à faibles taux d’intérêt. Des initiatives stratégiques d’ancrage industriel sont déjà introduites. Un parc industriel et une zone économique spéciale dans les dix régions économiques vont aussi être construits. Si la situation s’annonce dure avec un déficit qui devrait atteindre 6,5 % du PIB à la fin de l’exercice en cours, Nana Akufo-Addo s’engage à réduire les impôts. Comme il l’avait promis durant les campagnes, des projets de construction d’usines dans les 216 districts du pays ont été initiés. Ils sont complétés par l’ambition du gouvernement de construire des barrages dans les villages.

Le nouvel exécutif mise aussi sur le numérique pour booster l’économie du pays à travers des projets numériques de développement. Le Ghana est d’ailleurs devenu le premier pays de la sous-région ouest-africaine à lancer un permis de conduire numérique. Un projet d’adresses numériques pour les rues et les immeubles a également été initié. À cela s’ajoute le grand bond effectué dans le secteur de l’éducation qui devrait contribuer au développement du pays. L’État a en effet décidé de rendre gratuite l’éducation dans le secondaire, notamment au lycée. Dans ce cadre, 400 millions de Cedis (88 millions d’euros) ont été alloués au budget 2017. Cette décision du gouvernement permet à de nombreuses filles d’avoir accès à une éducation de qualité. Au Ghana près de 85 % des enfants sont scolarisés en primaire. Mais ce pourcentage diminue au secondaire où on enregistre 44 % de filles et 48 % de garçons. Les enfants ghanéens sont peu nombreux à terminer le lycée. Mais avec la gratuité voulue par Nana Akufo-Addo, « le taux d’abandon va essentiellement diminuer au secondaire », analyse un consultant sur les questions de l’éducation.

 

 

 

 

 

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