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L’Afrique veut se défaire du joug de l’importation du riz

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L’Afrique continue d’importer du riz malgré la forte production sur le continent. Une situation qui oblige les États à améliorer la promotion des riz locaux.

L’Afrique se positionne à ce jour comme un grand producteur du riz. Sur les 600 millions de tonnes de riz décortiqué durant l’année, la FAO a indiqué que la part de l’Afrique est importante. En Afrique de l’Ouest, les pays producteurs ont vu leurs récoltes augmentées de 6 %. Il faut dire que les plus importants producteurs du riz en Afrique se situent en Afrique de l’Ouest. Près de 11 millions de tonnes de riz y sont produites ; ce qui représente la moitié de la production du continent.

L’augmentation de la production est la conséquence d’une politique de développement du secteur rizicole mise en place par la plupart des États. Elle permet au pays « d’éviter une dépendance à l’égard du marché international », soutient un ingénieur agronome, enseignant chercheur ivoirien. Ce dernier explique que les Etats créent de plus en plus les conditions nécessaires pour une économie agricole. « Il y a un marché prêt à consommer du local. Les Etats ne doutent plus », justifie-t-il. Les pays producteurs ont surtout augmenté leur investissement. Au Togo où la production a atteint près de 800 000 tonnes, des soutiens sont apportés aux producteurs locaux. C’est également le cas en Côte d’Ivoire et au Sénégal où les autorités subventionnent les semences et offrent des engrais et des machines aux producteurs.

Des conditions favorables

Mais au Nigéria les producteurs bénéficient d’un appui plus conséquent. Le pays a presque augmenté de 10 % sa production en 2016. Plus de trois millions de tonnes de riz ont été décortiqués cette année dans ce pays où les surfaces de production ont augmenté. D’autres pays comme la Guinée et le Ghana connaissent la même situation. Leur production est estimée à près de deux millions de tonnes. Pourtant, les décisions politiques et les réformes économiques ne semblent pas être les seuls avantages du secteur. Selon un fonctionnaire de la FAO, l’Afrique de l’Ouest bénéficie également depuis quelques années de bonnes conditions climatiques. « Les insuffisances techniques sont parfois compensées par une bonne pluviométrie », rappelle l’expert onusien.

Les producteurs sont confrontés aux difficultés des marchés nationaux. « Le riz local est souvent délaissé au profit de l’extérieur », regrette un commerçant sénégalais. Cette situation entraîne la baisse de production dans les régions de quelques pays. Les États se voient ainsi obliger d’importer des millions de tonnes de riz. L’importation du riz par l’Afrique est considérable. La FAO a déjà annoncé que cela devrait encore être le cas en 2018. Le Nigéria devrait aussi rester deuxième importateur mondial de riz malgré son important volume de production. Toutefois, certains pays commencent par envisager une diminution de l’importation des grains blancs. Le Sénégal a commencé par demander aux entreprises qui importateurs de payer aussi un volume du riz local.

Promouvoir le riz local

C’est désormais sur une valorisation de la production locale que les pays misent. Les riz locaux sont de qualité et il est important que chaque État renforce leur promotion auprès de la population. Après, c’est à l’aspect prix que les décideurs politiques comptent s’attaquer. « C’est le nœud du problème, soulève-t-on au ministère togolais de l’Agriculture. Comment convaincre les populations d’acheter du local même si c’est plus cher que ce qui vient de l’Asie ». Un agent de l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) affirme qu’il est nécessaire de faire comprendre aux populations qu’elles peuvent faire confiance à ce qui est produit au plan local.

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