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L’Égypte lance son réseau social  EgFace pour concurrencer Facebook

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L’Égypte a pris des mesures concrètes pour établir un « Facebook égyptien ». Ceci, dans le cadre d’un plan pour être un partenaire actif dans le domaine des médias sociaux à l’international, a fait savoir il y a une semaine le ministre des Télécommunications et des Technologies de l’information, Yasser El-Kady.

Près de 10 jours après cette annonce, les autorités ont présenté le fruit des travaux aboutissant à la création du réseau social nommé EgFace. Les utilisateurs d’Egypt Face peuvent accéder à la plateforme en trois langues principales: l’arabe, l’anglais américain et le français.

Le site regroupe les statistiques des utilisateurs, notamment le pays, la région, la ville, l’adresse IP ou le système d’exploitation utilisé et le navigateur.

Comme Facebook, les membres peuvent partager des posts, télécharger des photos, des vidéos, des fichiers audio entre autres.

Enjeu: préservation des données

Dans des déclarations faites lors d’un atelier organisé le 12 mars par le ministère égyptien de la Justice pour faire face à l’extrémisme et aux moyens de le combattre, El-Kady a déclaré que le pays devrait être actif en termes de médias sociaux. Et ce, même si le pays arrive en tête du nombre d’utilisateurs de Facebook arabes selon les statistiques en 2017, avec environ 34,5 millions de comptes actifs, soit 23% de tous les utilisateurs arabes de Facebook.

El-Kady pense que la préservation de l’information et des données est extrêmement importante à un moment où l’Égypte a développé ses capacités à protéger l’information et à préserver la vie privée des citoyens égyptiens en ligne. Celui-ci explique que Facebook et Google faisaient des millions de dollars à partir de publicités sur leurs sites Web, qui sont utilisés par des millions d’Égyptiens tout en n’étant pas soumis à des taxes ou des frais sur ces produits.

Depuis 2014, l’Égypte a fait des plans pour fermer Facebook et d’autres pages de médias sociaux qui incitent à la violence contre les institutions étatiques et les forces de sécurité. Le ministère de l’Intérieur a officiellement lancé un programme de surveillance des médias sociaux en septembre 2014 pour suivre les menaces à la sécurité telles que le terrorisme.

Il faut aussi noter que la création de cette plateforme intervient à une période où Facebook fait face à la crise de vente des données personnelles de ses utilisateurs à Cambridge Analytica. D’ores et déjà, nombre d’internautes pensent que l’initiative est une manœuvre du gouvernement et des agences de renseignement pour recueillir des informations sur les utilisateurs et surveiller leurs comptes, à quelques jours de la tenue des élections, dont le premier tour aura lieu du 26 au 28 mars 2018.

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