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Nigeria: il quitte son métier de banquier pour servir les enfants défavorisés

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Pour le jeune entrepreneur nigérian Otto Orondaam, donner aux enfants une bonne éducation vaut plus que de gagner des millions.

L’histoire de Orondaam Otto est celle d’un jeune nigérian promis à un destin fort opulent, qui a finalement renoncé à être un médecin et un banquier pour suivre son cœur. « J’allais devenir médecin, mais à un moment donné, je me suis rendu compte que ce n’était pas seulement par la médecine que l’on pouvait avoir un impact sur la société », confie M. Orondaam.

L’entrepreneur social âgé de 30 ans est le fondateur de Slum2School Africa, une initiative sociale qui fournit des services d’éducation et de santé aux enfants défavorisés. « J’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de problèmes qui nous affectaient. Je ne me sentais pas à l’aise de voir et de me plaindre de ces réalités sans rien y faire », dit-il.

De la banque aux rues nigérianes

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Après avoir obtenu son premier diplôme en anatomie humaine à l’Université de Port Harcourt au Nigeria, Otto Orondaam a poursuivi avec une maîtrise en gestion de projet du SCFP, au Royaume-Uni. Il a également obtenu un certificat en changement social, innovation et entrepreneuriat social de l’Université pour la paix, mandatée par les Nations Unies, au Costa Rica. Mais, c’est en travaillant dans une grande institution financière qu’Otto a découvert son amour pour l’entrepreneuriat social.

« J’avais regardé un documentaire sur la BBC intitulé » Welcome to Lagos « et il représentait le Nigeria d’une manière négative, ce qui me faisait tellement mal. Je me suis demandé : “Pourquoi la BBC ferait-elle un documentaire sur Lagos et le seul endroit qui leur convenait était un bidonville à Makoko ?” se demande Otto.

Mais c’est en se rendant dans cette localité que le Nigérian se rend à l’évidence des difficultés dans cette zone. “J’ai vu des élèves sans vêtements et la plupart des enfants n’allaient pas à l’école et c’était une journée d’école”, décrit-il.

En effet, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Nigéria compte environ 10,5 millions d’enfants non scolarisés, soit le nombre le plus élevé au monde. Le pays compte également 71 % de la population qui vit avec moins d’un dollar par jour. Otto savait qu’il devait prendre des mesures drastiques.

L’entrepreneur décide alors de démissionner de son travail et de prendre ce fléau à bras le corps. Depuis, il a travaillé avec plus de 3000 jeunes dans plus de 25 pays et a pu fournir des bourses d’études à 650 jeunes et plusieurs autres programmes de soutien médical et psychosocial à plus de 4000 élèves.

L’année dernière, la startup a lancé une campagne de collecte de fonds, le #1000Dreams, afin de soutenir les enfants déjà inscrits pour les garder à l’école et veiller à ce qu’ils reçoivent une éducation de bonne qualité. L’objectif poursuivi est de scolariser chaque année environ 1000 élèves.

Slum2School a commencé avec 118 enfants dans sa première année, soutenue avec des économies propres de l’initiateur du projet.

Depuis le lancement de Slum2School Africa en 2012, l’organisation a remporté plus de 15 prix nationaux pour ses stratégies novatrices, son orientation vers le développement communautaire, son style de leadership, sa motivation pour les jeunes et son impact social.  Slum2School a aussi obtenu environ 5 000 bénévoles.

L’initiative a déjà valu à Otto d’être reconnu par l’ancien gouverneur de l’État de Lagos, Babatunde Fashola, comme le membre le plus remarquable du corps de l’État de Lagos pour l’impact social créé dans l’État en 2011/2012.

Toutefois, l’entrepreneur ne veut pas encore appeler cela un succès. « Le succès pour moi n’est pas une destination, mais le voyage lui-même. Cela fait que la vie de quelqu’un d’autre vaut la peine d’être vécue tous les jours », soutient-il.

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