Accueil Economie Industrie & Transport Mobuis, la voiture kényane qui veut supplanter les géants européens

Mobuis, la voiture kényane qui veut supplanter les géants européens

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En 2014, lorsque le premier modèle de Mobuis était sorti, certains l’ont qualifié de laid, et d’autres ont affirmé que c’était une « machine puissante et économique » qui peut hausser l’image du Kenya. Quatre ans après, l’entreprise automobile a donné raison à la seconde catégorie.

Mobius Motors fait partie d’un certain nombre de constructeurs automobiles locaux qui poussent le Kenya sur la scène mondiale. Depuis le lancement du modèle inaugural en 2014, le constructeur, malgré le succès mitigé de son produit, n’a pas baissé les bras. L’équipe a travaillé sur le Mobuis II, un modèle nettement amélioré qui séduit même au-delà du continent, et que certains appellent par le Land Rover africain.

Ce modèle a une version perfectionnée de son modèle pionnier. Les fabricants de ce nouveau modèle qui vise à fournir une expérience de conduite de luxe, mais robuste pour le marché africain, ont déclaré fin 2017 que les commandes du Mobius II avaient dépassé les estimations.

Cette marque de véhicules qui se veut propriétaire du produit le moins cher en Afrique a d’ailleurs dû doubler sa production. Markus Schroder, le directeur commercial de l’entreprise, a déclaré que, outre les commandes locales, le constructeur automobile a suscité des intérêts des pays voisins, de l’Europe et des États-Unis.

Des véhicules « Made In Africa »

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L’idée derrière Mobius Motors, la société de l’entrepreneur britannique Joel Jackson créée en 2009, était de concevoir et de produire des véhicules robustes et bon marché, adaptés à de nombreux sites ruraux et pouvant résister aux nids-de-poule. Jackson a travaillé dans les zones rurales où il a acquis une expérience de première main des défis de la mobilité, en particulier pour les entrepreneurs dans les régions éloignées.

Ces entrepreneurs ont souvent dû faire face à des prix d’achat élevés des véhicules importés, dont beaucoup ne sont pas conçus pour résister aux routes africaines.

La conception simpliste et l’absence de caractéristiques clés telles que la direction assistée, la climatisation et les vitres du Mobius d’origine ont été compensées par le prix relativement bas de 950 000 shillings kenyans (environ 9 500 dollars).

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« Le prix est similaire à celui d’une berline qui n’est pas conçue pour rouler de manière fiable sur un terrain dégradé ni supporter les charges les plus lourdes courantes chez les utilisateurs dans ces zones », a indiqué la compagnie.

Le véhicule a une capacité de charge de 625 kg et une vitesse de pointe de 120 km/h. Depuis son lancement, Mobius a attiré l’attention d’investisseurs locaux et internationaux. En mai 2014, le constructeur automobile a bénéficié d’un investissement du milliardaire américain Ronald Lauder à travers sa société d’investissement panafricaine (PIC). Objectif, aider la société à compléter la production initiale de 50 unités et établir une base de distribution au Kenya, comme souhaiter par les concepteurs.

Pour rappel, la première tentative du Kenya de produire en série des voitures artisanales à bas prix destinées principalement aux citoyens ordinaires a commencé en 1986. Le président d’alors, Daniel Moi, avait demandé aux étudiants de l’Université de Nairobi de concevoir une voiture « aussi laide que lente ».  Cela a conduit à la naissance de Nyayo Pioneer, qui devait être sans doute la première voiture développée en Afrique.

Jackson travaillait dans le Kenya rural où il a découvert que les gens avaient des véhicules qui n’étaient pas à la hauteur de la tâche de négocier le terrain accidenté et les longues distances.

«Les entreprises automobiles sont toujours axées sur les économies BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), l’Afrique étant un marché négligé en général, et il y a une opportunité de faire quelque chose de différent», explique Jackson.

 

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