Accueil Afrique de l'ouest Niger Oshi Agabi, le scientifique nigérian qui bouscule l’intelligence artificielle

Oshi Agabi, le scientifique nigérian qui bouscule l’intelligence artificielle

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Oshi Agabi, fondateur de start-up nigérian a créé un appareil qui, selon lui, peut être utilisé pour détecter l’odeur des explosifs et même des cellules cancéreuses.

Présenté en fin de l’année dernière, Koniku Kore, comme l’ingénieur a appelé son appareil, est le premier à fusionner des neurones vivants de cellules souches de souris dans une puce de silicium. « Nous avons fusionné la neurobiologie synthétique avec la technologie traditionnelle du silicium dans le but de résoudre les problèmes urgents du monde réel », a-t-il déclaré.

En fait, son système conçu pour reconnaître l’odeur des explosifs pourrait donc être utilisé pour remplacer la sécurité aéroportuaire traditionnelle. « L’un des problèmes qui nous affligent actuellement est la sécurité », a-t-il déclaré.

De même, cette invention pourrait également être utilisée pour détecter des maladies de la même manière que les chiens peuvent détecter des cellules cancéreuses via des odeurs. « C’est un système sensoriel, c’est essentiellement ce que nous recréons dans notre puce », explique Agabi.

Le prototype présenté en fin d’année dernière à TED tenue à Arusha en Tanzanie, et dont les images ne peuvent pas encore être révélées publiquement, a partiellement résolu l’un des plus grands défis de l’exploitation des systèmes biologiques qui consiste à maintenir les neurones en vie.

Mais en faisant cette invention, Oshi Agabi venait de renverser une tendance : remplacer l’intelligence artificielle communément utilisée, par l’intelligence biologique, plus efficace, non pour des équations mathématiques complexes, mais pour reconnaître les odeurs par exemple, chose qui nécessiterait des quantités colossales de puissance et d’énergie de calcul.

Désormais, même si les experts ont déclaré qu’il était difficile de faire de tels systèmes des marchés de masse, le Nigérian aura devancé les grandes entreprises technologiques comme Google et Microsoft, qui veulent désormais créer une intelligence artificielle sur le modèle du cerveau humain.

« Nous pensons que la puissance de traitement qui va faire fonctionner les robots du futur sera basée sur la biologie synthétique et nous en jetons les bases », pense l’ingénieur.

Le professeur John Donoghue, qui dirige le Centre Wyss pour la bio et la neuro-ingénierie à Genève, a félicité le Nigérian, en affirmant que son travail est « très intéressante ». « Les ordinateurs numériques sont rapides et fiables, mais stupides, alors que les neurones sont lents, mais intelligents », a-t-il déclaré.

Pour le Nigérian, dire que son invention a révolutionné la technologie n’est pas exagéré. Puisque, confie-t-il, cette intelligence pourrait bientôt s’inviter dans bien de domaines. « Une entreprise de drones espère que les transformateurs se montreront supérieurs dans la détection des fuites de méthane dans les raffineries de pétrole. Un autre vise à utiliser les processeurs pour modéliser l’effet de certains médicaments sur le cerveau humain » a déclaré l’ingénieur.

Koniku, la startup du futur

Le Nigérian a lancé sa start-up Koniku il y a déjà trois ans. Dès la première année, elle a levé 1 million de dollars de financement. Sa startup réalise déjà des profits de 10 millions de dollars dans des transactions avec l’industrie de la sécurité.

En 2016, Agabi avait présenté un relais à l’accélérateur de biotechnologies, IndieBio, que le concepteur a présenté comme « la première et la seule » au monde.

Né au Nigéria, Agabi s’était d’abord intéressé à l’apprentissage automatique tout en fabriquant un bras robotique de sélection pour classer des objets pour la société suisse de robotique, Neuronics. Après huit ans, il quitte l’entreprise pour poursuivre sa maîtrise en physique théorique, concentrant sa thèse sur le défi de l’interfaçage des neurones avec un robot. Il a passé les quatre années suivantes à travailler pour construire un bras robotisé qui pourrait être attaché à un amputé.

Désormais, selon le bio ingénieur, le futur fonctionnera sur un ordinateur beaucoup plus vivant. Et c’est dans cette perspective que s’inscrivent ses travaux.

 

 

 

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