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Nouvelles technologies: le miracle rwandais, 23 ans après le génocide

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Depuis dix ans le Rwanda connaît un développement remarquable. Et c’est sur le numérique et une génération de jeunes entrepreneurs technophiles que le pays construit sa croissance économique.

Il est loin l’époque malheureuse où le Rwanda ployait sous le coup du génocide. Plus de vingt ans après, le pays a fait sa mue et suscite la curiosité. Le Rwanda s’est lancé dans une dynamique de développement grâce à différentes politiques de développement. Conséquence, le pays a vu son PIB augmenter considérablement depuis 2001. Aux efforts pour l’amélioration du système éducatif s’est ajouté celui du développement d’un système de santé envié dans la sous-région. A cela s’ajoute l’importante réduction de la pauvreté. Le Rwanda est devenu un terreau fertile pour les affaires et soutenu par une lutte contre la corruption. Autant dire qu’en termes de développement économique, le pays de Paul Kagamé est devenu un exemple sur le continent.

Les succès du Rwanda sont en effet « considérables », qualifie un fonctionnaire de la Banque mondiale. Pour cet expert, cette réussite repose sur des objectifs bien définis avec une vision claire. Car en réalité, le Rwanda plane atteindre en 2020 le statut de pays à revenu intermédiaire. Pour y arriver, le pays compte occulter l’étape d’industrialisation et se baser sur une économie fondée sur les technologies de l’information et des communications. « Nous avons déjà atteint une croissance à deux chiffres. Bien sûr le numérique y a beaucoup contribué », explique un économiste rwandais.

Démocratisation du numérique

Plus de 60 % des Rwandais ont aujourd’hui accès aux téléphones portables et l’Etat a rendu accessible aux populations une connexion internet de qualité. La capitale rwandaise compte d’ailleurs plusieurs spots WiFi. Dans ce contexte, les activités se développent. Le président Paul Kagamé très présent sur les réseaux sociaux se révèle être le chef de file de la construction d’une « startup nation ». Le Rwanda attire de nombreux start-upeurs étrangers désireux de faire leurs affaires au Rwanda. « Nous n’avons pas de ressources naturelles comme d’autres pays. Il nous fallait miser sur les nouvelles technologies », confie un membre de l’équipe gouvernementale. Le pays a dématérialisé les services de son administration pour la rendre plus efficace.

Des initiatives privées se créent avec de jeunes entrepreneurs. Le KLab, un espace collaboratif installé à Kigali regroupe de jeunes entrepreneurs qui y développent leurs idées sous la surveillance de mentors. Le laboratoire qui s’est associé avec l’Université Carnegie Mellon, un campus national de recherche, héberge près de 100 entrepreneurs et plusieurs startups qui ont lancé des produits sur le marché. Cela va des applications pour des conseils diététiques à la fabrication de tablettes et smartphones. Plus encore, des partenariats ont été signés entre des sociétés nationales et les géants comme Samsung, Apple ou HP.

Stratégies de réussite

Le Rwanda a pu aussi compter sur la société américaine Visa. Depuis près de cinq ans, Visa a lancé un système de paiement mobile utilisé par une grande partie de la population rurale. De la communication sans internet mobile s’est aussi développée dans le pays. L’État a autorisé la société israélienne NFrnds à mettre en place un système qui informe les agriculteurs sur leurs récoltes, les prix du marché et la météo.

L’autre accélérateur de la croissance économique du pays reste la formation à la base. Dans le secteur de l’éducation, les autorités ont mis à la disposition des jeunes des ordinateurs à bas prix grâce au projet One Laptop per Child. Il s’agit de familiariser les jeunes avec les outils du numérique. Plus de 400 écoles du pays sont bénéficiaires du projet. « Le pays investit dans la technologie. C’est l’une de ses stratégies de réussite », considère un spécialiste des technologies de l’information et de la communication. C’est avec les retombées économiques du high-tech que les autorités comptent accélérer les politiques de développement sur le plan social. Il faut dire que près de 40 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté. Il s’agira de leur offrir « l’eau, l’électricité et de l’emploi qui reste des besoins prioritaires », selon Paul Kagamé.

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