Nigeria Success Story Olatorera Oniru: elle quitte Wall Street pour entreprendre au Nigéria Posté il y a 16 décembre 2017 7 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin En 2015, Olatorera Oniru a quitté son poste dans une grande entreprise nigériane. La cause, elle voulait s’aventurer dans le monde moins prévisible des achats en ligne au Nigeria. L’entreprise d’Oniru est Dressmeoutlet.com, une plate-forme de commerce électronique de mode, de beauté et d’articles ménagers qui fait la promotion de produits fabriqués en Afrique. Depuis qu’Oniru s’est servie de ses économies personnelles pour lancer le site en janvier 2016, l’entreprise a connu une belle ascension et compte actuellement une trentaine d’employés à temps plein. Environ 80 % des ventes proviennent actuellement du Nigeria, avec un nombre croissant de clients du côté des États-Unis et d’autres marchés africains. Oniru a également lancé sa propre usine de fabrication locale pour s’assurer qu’un pourcentage plus élevé des produits de sa plate-forme soit vraiment africain. « Près de 98 % de la mode dite “made in Africa” ne vient pas vraiment d’Afrique, comme le matériel, les tissus et les perles », explique-t-elle. « Par exemple, j’ai discuté avec une entreprise de matelas qui a une unité de fabrication au Nigeria ; mais 95 % de leurs approvisionnements sont encore importés. Ces approvisionnements pourraient en fait provenir localement, mais ils ne peuvent pas trouver des producteurs qui peuvent fournir les quantités dont ils ont besoin chaque mois. Et ça, c’est un manque à gagner pour l’Afrique » étaye-t-elle. Pour Oniru, il est important de comprendre toute la chaîne d’approvisionnement de la mode ; de la culture du coton à un vêtement fini. Et c’est ce sur quoi son unité de fabrication se concentre depuis un moment. En effet, cette entrepreneure voit un potentiel dans la mise à l’échelle de la production à mesure que la demande de matériaux locaux augmente. La faiblesse du naira nigérian qui a perdu plus d’un tiers de sa valeur quand il a été libéré du dollar en juin a rendu l’importation plus chère. Toutefois cela n’a pas été un inconvénient de la startup. « Les défis de la devise nous ont aidés à promouvoir davantage l’industrie de la mode “made in Africa”. Cela nous aide à exporter plutôt qu’à importer » confie la promotrice. Apprendre du meilleur Mme Oniru a fait ses études supérieures aux États-Unis et a obtenu un diplôme avec distinction en administration des affaires et en gestion à la North Carolina A & T State University. Elle est également titulaire d’un MBA de l’Université Emory à Atlanta. De fait, elle croit que la meilleure leçon en entrepreneuriat est venue en travaillant sous des multinationales établies. « Ces expériences sont inestimables. Vous apprenez des entreprises qui ont plus de 200 ans… Elles se sont développées en connaissant aussi le stade de démarrage, le stade de croissance… et elles ont réussi à se classer parmi les entreprises Fortune 500 ». La société d’Oniru est dans sa deuxième année et confrontée à de fortes difficultés, avec des statistiques révélant que 80 % des start-ups meurent dans les 18 premiers mois. Mais il y a aussi un nombre croissant de start-ups de commerce électronique de mode et de beauté au Nigeria, avec beaucoup de gens qui luttent pour aller au-delà de la petite boutique. Dans un effort pour surmonter les obstacles, Oniru confie qu’elle acquiert constamment de nouvelles compétences afin de maîtriser tous les aspects de l’entreprise. Elle ajoute que la concurrence dans le domaine du commerce électronique entraîne une culture du magasinage en ligne, ce qui est bon pour l’ensemble du secteur. « L’industrie est encore à ses balbutiements. Plus il y a d’entrants, mieux c’est. Quand je vois des concurrents sur le terrain, je suis vraiment excité parce que l’Afrique a besoin de compétition. Cela stimule la croissance et le succès… et c’est bon pour nous aider tous à faire de notre mieux, » croit l’entrepreneure.