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En Tanzanie, Fahad Awadh se fait champion de la noix de cajou

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Deux ans après le début de son activité, Fahad Awadh a été nommé l’un des 30 entrepreneurs à surveiller en Afrique par le magazine Forbes, et a également reçu une subvention de 500.000 USD du Africa Enterprise Challenge Fund. En Tanzanie où il est connu pour son intérêt pour les noix cajou, le jeune a une entreprise plutôt prospère.

En 2014, Awadh a commencé à rechercher une activité dans laquelle il pourrait investir. « Je suis tombé sur la noix de cajou en constatant que la Tanzanie en produit beaucoup et de bonnes qualités », dit Awadh, dont la première grande initiative privée, étaient une entreprise de vêtements qu’il a fondée avec des amis. En effet, la Tanzanie est l’un des plus grands producteurs de noix de cajou au monde. Environ 90 % de ses noix de cajou sont exportées en Inde et au Vietnam et réexportées vers les marchés développés.

Pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette industrie, Awadh a quitté le Canada pour la Tanzanie afin d’y mener des recherches. Il voulait, selon ses dires, comprendre l’offre sur le marché intérieur et le commerce mondial de la noix de cajou. Awadh s’est également rendu au Vietnam, l’un des plus gros exportateurs de noix de cajou au monde. Dans ce pays, il a visité des fabricants d’équipements de traitement et l’usine d’un producteur de noix de cajou de réputation. Ces visites l’ont exposé aux meilleures pratiques mondiales, qu’il a plus tard mises en œuvre dans sa propre entreprise.

Pour Awadh, comprendre le marché mondial et ce que veulent les consommateurs a été important pour prendre des décisions éclairer sur la façon dont il devrait traiter ces noix de cajou. « Je savais que si je devais traiter en Tanzanie, il fallait qu’il soit mécanisé, automatisé et efficace. Je me suis rendu compte que si je voulais être le meilleur transformateur, je devais mécaniser le processus et opérer selon les normes les plus rigoureuses en assurant la salubrité et la traçabilité des aliments et en donnant de la valeur à l’agriculteur » rassure l’entrepreneur.

C’est au bout de ces différentes étapes que Awadh décide enfin de créer YYTZ Agro-Processing, une société de production de noix de cajou qui se concentre sur l’exportation de noix de qualité supérieure de Tanzanie, tout en travaillant étroitement avec les agriculteurs locaux pour s’assurer qu’ils sont suffisamment inclus dans la chaîne de valeur.

Défis de financement

Alors qu’il était finalement satisfait des connaissances qu’il avait acquises, Awadh écrit un plan d’affaires complet et a commencé à demander des prêts auprès de banques en Tanzanie pour financer l’équipement de traitement. Malheureusement, la réponse par défaut à ses demandes était : « Non, nous ne soutenons pas les nouvelles entreprises ». « Les banques ont toujours été négatives parce qu’elles pensaient que c’était impossible. Ils ne posaient pas les bonnes questions et les mois passaient », se souvient-il.

Pour donc éviter les retards, Awadh s’est associé avec son père, un pilote commercial retraité, pour acheter l’équipement initial pour installer YYTZ sur l’île de Zanzibar (une région semi-autonome de Tanzanie), avec l’espoir qu’une fois que les banques verront une usine pour se lancer dans les affaires, ils auront plus de confiance pour le soutenir. Mais alors que cette lutte se poursuivait, YYTZ a obtenu un coup de pouce important en remportant une subvention de l’Africa Enterprise Challenge Fund en 2016, un an après l’enregistrement de l’entreprise par Awadh.

Des partenariats gagnant-gagnant

L’entreprise construit déjà une autre usine à Mtwara (sud de la Tanzanie) qui permettra aux agriculteurs d’avoir accès à des installations de stockage, à une machine à décorticage automatique et à des équipements de vaporisation qui leur permettront d’enlever leurs coquilles. De cette façon, l’entreprise peut acheter le produit à un prix plus élevé auprès des agriculteurs.

« À l’heure actuelle, les noix de cajou de Tanzanie sont exportées en Inde et au Vietnam en tant que produit brut. En aidant les agriculteurs à ajouter de la valeur à leur récolte, nous sommes non seulement en mesure de leur payer plus d’argent et de les aider à obtenir plus de revenus, nous allons également augmenter les revenus du pays », rassure Awadh.

Dans la logique de celui-ci, les agriculteurs sont des clients importants. « Vous constaterez que dans de nombreux pays comme la Tanzanie, les agriculteurs sont souvent exploités et ils n’ont rien à montrer pour le travail qu’ils ont fait. Nous, nous voulons nous assurer que toute activité que nous menons avec les agriculteurs est en mesure d’augmenter leurs moyens de subsistance. C’est important pour nous parce que sans les agriculteurs, il n’y a pas de commerce, » croit-il.

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