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RDC: Découverte du plus grand puits de carbone au monde

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C’est une grande découverte. Une grande tourbière. C’est dans la région de la Cuvette-Centrale située entre la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville que des chercheurs britanniques ont fait la découverte de ce grand stock de carbone. Selon les informations, la quantité du stock de carbone découvert est comparable à des émissions d’énergies fossiles d’une durée de trois ans. La découverte a été faite par des chercheurs de l’université de Leeds en collaboration avec Greenpeace.

Le stock de carbone s’est formé il y a plus de 10000 ans forme une couche épaisse de 2,4 mètres en moyenne. Sa surface est de 145500 km2, ce qui fait d’elle la plus grande tourbière du monde. « Cette tourbière couvre une surface colossale. Elle est 16 fois plus large que les précédentes estimations, c’est la plus grande jamais trouvée sous les tropiques. Nous y avons trouvé 30,6 gigatonnes de carbone, jusqu’alors ignorées de tous », a expliqué l’un des chercheurs.

Un enjeu climatique

Mais déjà, les spécialistes appellent à une protection de ce stock de carbone qui constitue un grand atout pour les pays de la région. « La protection de cette tourbière, ainsi que celle des forêts, pourrait constituer la plus grande contribution de l’Afrique centrale au problème mondial du changement climatique », affirme un enseignant chercheur de l’université Marien Ngouabi. Le chercheur ajoute que cette découverte devrait appeler à un sens de responsabilité de la part des États, notamment les deux Congo. Au risque de se précipiter sur ce carbone et dégrader aussi la biodiversité de la Cuvette-Centrale. En effet, on trouve dans cette région de l’Afrique centrale des éléphants et des gorilles, des espèces menacées.

« Cette zone joue un double rôle. La forêt stocke le carbone et la tourbe aussi. Or il n’y a pas de tourbe sans la forêt. Ce qui veut dire que si vous rasez cette zone, vous émettez doublement du CO2 dans la nature », rappelle Corneille Ewango, botaniste à l’université de Kisangani. Les populations qui exploitent les forêts du bassin du Congo devront dans ce cas arrêter leurs activités qui risquent de faire disparaitre la zone de la tourbière.

Des négociations seront ouvertes pour permettre à l’État d’avoir une compensation au « sacrifice des riverains ». Les chercheurs indiquent en effet que continuer par cultiver les terres de la zone peut accélérer le réchauffement climatique.

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