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Sida: vers la fin de l’épidémie en Afrique de l’Ouest

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Près d’un million de morts sont enregistrés chaque année pour cause de VIH/Sida. En Afrique de l’Ouest, les États s’organisent pour prévenir l’épidémie et prendre en charge les séropositifs.

Près de deux millions de personnes ont été infectées dans le monde en 2016 par le virus du Sida. L’Afrique reste le continent le plus touché. Mais certains États du continent poursuivent leurs efforts pour atteindre les objectifs fixés par l’ONUSIDA.

Dans trois ans l’organisation onusienne voudrait que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, que 90 % de toutes les personnes infectées par le VIH et dépistées reçoivent un traitement, et que 90 % des malades sous traitement présentent une charge virale indétectable. La plus grande réussite du continent reste pour le moment l’Afrique du Sud. Avec ses 17 millions de personnes vivants avec le VIH, le pays a annoncé que près de 86 % d’entre elles connaissent leur statut sérologique. A cela s’ajoute la mise sous traitement antirétroviral de plus de 4 millions de séropositifs.

Dans la sous-région ouest-africaine, les évolutions sont aussi constatées. En dix ans, le nombre de décès a diminué et des dispositions sont prises pour faire « connaître la maladie et la prévenir ». La difficulté reste la stigmatisation dont sont victimes les personnes séropositives. Le Ghana a par exemple décidé de criminaliser toute forme de discrimination à l’encontre des malades. En juillet dernier, le pays a d’ailleurs voté près de 200 000 dollars US destinés à la lutte contre la maladie. Agyeman-Manu, ministre de la Santé, a expliqué la volonté du Ghana de soutenir l’ONUSIDA dans l’éradication du Sida d’ici à 2030.

Réduction des infections

Au Togo, une politique nationale de lutte contre le Sida a été développée. Le pays a élaboré et mis en œuvre trois plans stratégiques nationaux de lutte contre le Sida sous la coordination du Conseil national de lutte contre le Sida et qui lui ont permis d’obtenir des résultats significatifs dans lutte contre le VIH. Un nouveau plan devrait permettre au Togo d’améliorer ces résultats.

Dans un pays où la prévalence de l’infection par le VIH est de 2,5 % dans la population générale âgée de 15 à 49 ans, les autorités envisagent amplifier la réduction de nouvelle infection et accélérer la prise en charge globale des Personnes  vivant avec le  VIH (PVVIH). Le nombre de PVVIH est de 110.000 dans le pays dont près de 81 % se retrouvent dans les régions Maritime (37,5 %), Lomé Commune (22,8 %) et des Plateaux (20,2 %). Le nouveau plan est estimé à près de 89 milliards FCFA et va contribuer à la prévention et à la réduction de nouvelle infection en 2020, selon Vincent Pitché, président du programme national de lutte contre le Sida.

Au Bénin, outre les sensibilisations, Patrice Talon a décidé de s’impliquer personnellement dans la lutte contre le Sida. Le chef de l’État a réorganisé le Conseil national de lutte contre le Sida installé en mars dernier. Le pays ne compte pas un grand nombre de séropositifs. Les responsables du Cnls veulent donc mettre en œuvre une nouvelle politique pour « maîtriser des données sur le plan sanitaire ». En Côte d’Ivoire près de 150 000 personnes vivent avec le virus. La transmission du virus mère-enfant a baissé en cinq ans et est de 1,4 % avec près de 8000 enfants infectés qui suivent un traitement antiviral. Les autorités ont maintenu leurs efforts. En deux ans, la Côte d’Ivoire a considérablement augmenté son budget consacré à la lutte contre le sida.

Il est passé de 4 à 21 milliards de FCFA. Jusqu’en 2020, le pays va mettre en œuvre un plan stratégique estimé à 556 milliards de FCFA. Il faut dire que la Côte d’Ivoire s’est donné les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs. Le pays compte à ce jour plus de 100 laboratoires consacrés à la lutte contre le VIH/Sida. Mais également 1743 centres de dépistage sur toute l’étendue du territoire et près de 100 centres de distributions des antiviraux (ARV). Pour Raymonde Goudou, ministre de la Santé, tout est mis en place pour lutter contre la maladie et une prise en charge des personnes déjà infectées. Selon un expert de l’ONUSIDA, l’Afrique de l’Ouest réalise des efforts malgré quelques insuffisances. « La sensibilisation doit être renforcée avec l’adoption de plans stratégiques bien définis », conseille-t-il.

 

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