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DevFest: Google tente une révolution en Afrique

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À Lomé comme dans d’autres villes d’Afrique et d’ailleurs, les développeurs se préparent pour débuter  un festival mondial de Google de deux jours orientés vers les Tech-entrepreneurs. Sur le continent, le géant américain tente une révolution Tech malgré les difficultés multiples.

Le DevFest ou « Festival des Développeurs » est un événement de grande envergure organisé chaque année à travers le monde par les communautés locales de développeurs en collaboration avec Google. Les DevFests sont des événements de développement gérés par la communauté qui se déroulent dans le monde entier, axés sur la création de communautés et l’apprentissage des technologies de Google. Le Togo qui connait de plus en plus de centres de formation de codage n’est pas à l’abri de cet événement.

Au Togo, selon les organisateurs, l’édition de cette année réunira près de 300 personnes issues du monde du développement, de la sécurité informatique, des réseaux et télécommunications, de l’administration des systèmes, etc. Mais pas que. L’évènement rassemble également des écoles universitaires, des entreprises et organisations œuvrant pour la promotion des TIC au Togo.

Cette année, l’évènement sera consacré au partage des dernières technologies de développement web et mobile avec tous les participants. Les échanges toucheront presque tous les domaines : le web, Android, cloud, firebase, le design UX…

Google en position d’attaque

En Afrique, le géant californien Google est sur tous les fronts. Sur ce continent où la démographie devient de plus en plus importante et le taux de pénétrations ne cesse d’intéresser, Google est conscient d’une chose : il y aura 500 millions d’internautes en Afrique d’ici à 2020, quand ils n’étaient que 100 millions fin 2010. Et c’est cet état de choses qui réconforte cette entreprise comme bien d’autres pour investir dans les Tech startups.

Au Nigeria, Google et Facebook ont annoncé quelques semaines déjà vouloir s’installer au Nigeria, plus peuplé pays d’Afrique. Dans ce vaste pays aux économies galopantes, le groupe de Mountain View a bien une intention : stimuler les start-ups technologiques africaines et développer une croissance africaine unique.

Le mois dernier, Google a lancé Google Launchpad et Google Play Afrique du Sud. Les deux initiatives qui seront entièrement basées en Afrique, précisément en Afrique du Sud et au Nigeria, veulent offrir aux entrepreneurs et aux concepteurs technologiques tant en herbe qu’expérimentés, un accès pratique et direct à la confiance intellectuelle de Google. Les candidatures sont ouvertes aux start-ups technologiques avec leurs propres fonds de démarrage du Ghana, du Kenya, du Nigeria, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de l’Ouganda. Les structures choisies pour participer au programme de trois mois recevront plus de 3 millions de dollars en soutien sans fonds propres, espace de travail, voyages et relations publiques, ainsi qu’un accès aux experts en technologies de la Silicon Valley durant trois ans.

Le directeur régional de Google pour l’Afrique subsaharienne, Andy Volk, a déclaré que Google cherchait des moyens de s’impliquer davantage dans les entreprises technologiques africaines depuis plusieurs années. Avec un climat d’affaires technologique de plus en plus favorable et une vague d’idées technologiques uniques en provenance du continent, il était temps de commencer à établir des relations d’affaires. « Toute personne qui passe du temps dans l’espace technologique africain sait que le continent abrite des innovations passionnantes », se convainc celui-ci.

Toutefois, le constat manifestement le plus frappant et qui agace en Afrique francophone, c’est que les plus grandes startups sont dans les pays anglophones.

Le difficile climat pour les Tech startups en Afrique

En Afrique, hormis quelques pays qu’on peut facilement localiser comme ayant un climat favorable à l’éclosion des startups à l’instar de l’Éthiopie, Kenya, l’Afrique du Sud, le Maroc… la tendance générale n’est pas convenable à ces petites entreprises. Le financement est un problème qui tue les startups dès la naissance.

Pour la Ghanéenne Dorothy Gordon qui dirige l’Institut de technologie avancée et d’informations d’Accra, la taille réduite du marché économique de l’Afrique francophone est également un obstacle à l’essor des start-ups. « En raison de la taille du marché, il est difficile d’attirer des investisseurs étrangers. Et les gouvernements locaux ne font pas assez pour aider les jeunes start-ups à se développer », a-t-elle confié dans un entretien à Forbes Afrique.

Sur le continent, on évalue les besoins de financement des jeunes structures à quelque 140 milliards de dollars par an, alors que les banques sont de nature hostiles aux risques, et la durée de vie des startups est souvent courte. Les stratégies mises en place par les pays pour accompagner ces entreprises se révèlent dans la plupart des cas inefficaces. Mais le tout ne se limite pas là. Un manque d’encadrement parait parfois comme une difficulté fondamentale. Surtout pour les Tech entrepreneurs, la disponibilité de la connexion internet reste un élément déterminant. La coupure de connexion pendant 93 jours dans la partie anglophone du Cameroun en début d’année 2017 a constitué un grand frein dans l’évolution des startups de la Silicon Moutain. Mais l’étroitesse du marché des consommations pose dans certains, cas une autre difficulté.

En effet, si la progression du taux de pénétration d’Internet impressionne sur le continent, il faut aussi rappeler que cette croissance est principalement portée par quelques pays seulement, comme le Kenya, le Nigeria, l’Égypte, le Maroc, l’Éthiopie, le Soudan, l’Ouganda ou encore l’Afrique du Sud. Au Maroc par exemple, plus de 58,3 % de la population à accès à Internet, contre quelques 2,1 % au Niger. Le premier obstacle pour les entrepreneurs africains spécialisés dans le secteur digital est donc cet accès restreint au réseau mondial pour ces populations.

Mais pour certains, grâce aux nouvelles technologies les prochaines années vont marquer un point d’inflexion dans les méthodes de financement des startups. Le nano crédit, initiative qui permet à des entrepreneurs d’avoir de la trésorerie au quotidien a déjà fait ses preuves au Kenya, avec commercial Bank of Africa (CBA) et Safaricom. En Afrique francophone, l’initiative peut également être au bénéfice des Tech entrepreneurs.

 

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