Afrique central Afrique de l'Est Afrique de l'ouest Afrqiue Australe Agroalimentaire Maghreb Océan Indien L’Afrique compte désormais plus de 15 000 chercheuses agricoles Posté il y a 1 décembre 2017 6 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin En Afrique, le rôle des femmes dans la sécurité alimentaire est crucial. Elles participent en grande partie à la production agricole et à la transformation des produits, et occupent une place essentielle dans la sécurité alimentaire. Toutefois, très peu d’entre elles sont formées dans les sciences agricoles. Dans la plupart des pays africains, les femmes ne jouissent pas des mêmes droits que les hommes en ce qui concerne la propriété terrienne. Les disparités sont grandes de pays en pays. Au Mali par exemple, la propriété foncière revient aux hommes pour 86.7 % des cas, à en croire Tacko Ndiaye, spécialiste des questions du genre, de l’égalité et du développement rural à la FAO. En décembre 2016, consciente de cet état de choses, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait organisé une réunion à son siège à Rome portant sur le thème : « remettre les femmes au centre de l’agriculture africaine ». Aussi, dans un récent rapport, l’organisation a déploré le fait que les femmes reçoivent en général « une partie très faible de la terre, du crédit, de la formation ou de l’information agricoles ». Selon les chiffres avancés par la FAO, si les femmes avaient le même accès que les hommes aux ressources productives, elles pourraient augmenter de 20 à 30 % les rendements des exploitations agricoles. Souffle nouveau Ce n’est plus un secret : pour redynamiser l’agriculture africaine, les femmes devront être sur un pied d’égalité que les hommes. La même chose doit également se produire loin des champs, dans les institutions de recherche agricole consacrées à relever les défis et fournir des solutions aux agriculteurs. En effet, comparées aux hommes, très peu de femmes sont formées et employées dans les sciences agricoles. Ce fait affaiblit gravement le rôle des femmes dans les processus politiques et décisionnels. Toutefois, dans un nouveau document de recherche « Agriculture and Food Security » rendu public dans les émissions du Journal of Gender, il pourrait enfin y avoir de bonnes nouvelles. En utilisant des données recueillies dans 40 pays africains, le document montre que l’écart entre les sexes dans la recherche agricole africaine a continué à se réduire depuis 2008. Le nombre total de chercheuses est passé de moins de 9 000 en l’an 2000 à plus de 15 000 en 2014. Soit une évolution de 24 %. Dans cette évolution significative, les pays d’Afrique australe s’illustrent positivement. Dans cette partie d’Afrique, les pays comme le Lesotho et la Namibie se rapprochant de la parité entre les sexes. L’Érythrée, l’Éthiopie et le Tchad ont été les moins bien classés sur la liste. Par ailleurs, aucun des neuf chercheurs en Guinée Bissau n’était une femme en 2011, la dernière année pour laquelle des données étaient disponibles. Nienke Beintema, l’auteur de l’étude à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, affirme que les chercheuses offrent différentes perspectives à leurs homologues masculins, et leur contribution fournit une perspective importante pour répondre aux défis uniques et pressants des agricultrices. Elle ajoute par ailleurs que l’embauche et la promotion de plus de femmes africaines améliorent la qualité et la compétitivité de la recherche et de l’innovation. Une situation particulièrement critique sur un continent où la majorité des gens tire ses moyens de subsistance de l’agriculture, mais où le manque de données, la mauvaise infrastructure et la mauvaise élaboration des politiques entravent le plein potentiel de l’industrie.