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Sommet d’Abidjan : l’UA et l’UE face à de nouveaux défis

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Abidjan accueille du 29 au 30 novembre les travaux du 5e Sommet entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE). La rencontre devrait permettre aux deux continents de repartir sur de nouvelles bases.

Le Sommet d’Abidjan entre l’Union africaine et l’Union européenne porte sur le thème : « Investir dans la jeunesse pour un avenir durable ». Jugé comme une question d’actualité, ce thème devrait être l’objet essentiel des discussions entre les chefs d’État et de gouvernement durant deux jours. Le Sommet d’Abidjan devrait voir la participation de plus de 5000 participants et de nombreux chefs d’État et de gouvernement. Les représentants d’organisations internationales devront également participer à ces travaux qu’accueille pour la première fois l’Afrique subsaharienne. Des responsables de la Commission de l’UA ont expliqué que la rencontre d’Abidjan va servir de cadre de renforcement de relations politiques et économiques entre les deux Unions. Outre les questions liées à la jeunesse et au développement de l’Afrique et de l’Europe, les échanges vont porter sur les questions de paix, de sécurité, de gouvernance et de migrations.

Sujet brûlant de l’actualité, la situation qui prévaut en Libye va meubler les discussions. L’Union européenne qui lutte contre l’immigration illégale devrait décider avec l’Union africaine des actions à poser pour dissuader les jeunes Africains de quitter leurs pays. « C’est la seule façon de mettre fin au drame auquel on assiste en terre libyenne », justifie-t-on à la Commission de l’UE. Pour plusieurs experts, Abidjan devrait être un nouveau départ pour l’Afrique et l’Europe. « Les deux continents devront harmoniser leur accord de coopération et se fixer des objectifs pour répondre à différents défis, notamment celui de la migration », explique un ancien fonctionnaire de l’Union africaine.

Relever de nouveaux défis

A l’heure où le chômage touche une bonne partie de la jeunesse africaine, l’UA compte obtenir de ses partenaires européens un accompagnement dans ses politiques de développement. « Il s’agit aujourd’hui d’œuvrer pour un développement inclusif et offrir à la jeunesse des emplois décents », reconnaît un ministre ivoirien. Les questions portant sur la jeunesse du continent peuvent être réglées si l’Afrique investit avec l’appui de l’UE dans l’éducation de qualité, les technologies et l’environnement. A ce titre, certains participants ont souhaité que les précédentes décisions prises par les deux Unions soient une fois encore analysées. La Commission de l’UA a confirmé que les travaux du sommet vont aussi porter sur les avancées constatées dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action 2014-2017 adopté lors du dernier Sommet tenu à Bruxelles. Cela va permettre de « définir une nouvelle stratégie commune pour relever les nouveaux défis auxquels font face l’UA et l’UE », rappelle une source.

Tous les moyens ont été réunis pour la réussite des travaux avec la présence de tous les États invités. Un acteur la société civile congolaise qui participera aux travaux trouve que l’essentiel pour les dirigeants de l’UA et de l’UE sera de prendre des décisions qui peuvent favoriser le développement de « nos deux continents ». « Que ce ne soit pas un Sommet de plus. Les populations veulent après des actes concrets », rappelle-t-il. Comme lui, d’autres voix plaident pour un traitement d’égal à égal entre l’UA et l’UE. « L’UA a besoin de l’Europe. L’UE a besoin de réorganiser sa présence en Afrique », analyse un spécialiste de l’UA. Mais pour y arriver, rappelle l’expert, les deux continents doivent se parler « sincèrement » et aborder parfois les sujets qui fâchent, notamment la démocratie en Afrique ou les réalités de certaines entreprises européennes en Afrique. Après les travaux d’Abidjan, beaucoup souhaitent d’ailleurs une réforme de l’UA pour lui permettre de mieux peser dans les futures rencontres. « L’Afrique doit arriver à parler d’une seule voie sur les questions essentielles portant sur son développement. Ce n’est pas encore le cas », déplore un membre de l’International Crisis Group.

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