Musique Nigeria À la rencontre de Yemi Alade, l’épitomé du 4e art africain Posté il y a 27 mars 2018 11 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin 2017 a été une gloire pour la superstar nigériane Yemi Alade. D’une tournée mondiale à la sortie d’un nouvel album, l’année dernière n’a eu que de bonnes choses pour l’artiste de vingt-neuf ans, pourtant découverte il y a juste quelques années. Entre ses nombreuses réussites sur les scènes et sur YouTube, tourner sa nouvelle vidéo musicale et participer à la production de la version nigériane de l’émission de télé à succès The Voice, Yemi Eberechi Alade traverse une période d’apogée. Tant d’opportunités incroyables sont arrivées à la Nigériane de moins de 30 ans, si bien que selon elle, les énumérer est une tâche en soi. « J’ai fait ma toute première tournée [internationale] l’année dernière. Ce fut définitivement un énorme point de repère pour moi », commence-t-elle. 2017 de succès En avril dernier, Yemi était devenue la première artiste africaine à se produire sur la scène de Le Trianon à Paris, devant un public francophone que ses compatriotes comme P-Square ou encore Wizkid semblent zapper. Suite à cela, Yemi Aladé a travaillé avec cinq autres artistes internationaux sur l’initiative Gravity Light de Shell, comme Jennifer Hudson et Steve Aoki (États-Unis), Luan Santana (Brésil), Pixie Lott (Royaume-Uni), Tan WeiWei (Chine). Un projet qui a sans doute élargi son attrait international. En 2017 également, Yemi était l’artiste choisie pour représenter l’Afrique dans une campagne vue par des millions de personnes à travers le monde. « C’était un énorme projet », se souvient-elle. «L’idée était de rejoindre les gens qui ont des idées innovantes sur la façon de fournir une énergie verte, propre et durable sans aucune substance toxique. J’étais très excitée de faire partie de celui-là », confie-t-elle. «L’année dernière, j’ai été la femme africaine la plus regardée en ligne», confie Yemi avec enthousiasme. Actuellement, elle a plus de 87 millions de vues pour Johnny, beaucoup plus 6 millions que la vidéo la plus regardée qui soit pour Personally de P Square. Le portfolio Eberechi En effet, l’ascension de Yemi a été progressive. Après avoir remporté un spectacle de talent dans son pays natal en 2009, elle a publié un certain nombre de chansons, qui ont connu un succès modéré. C’était sa vie d’avant 2013, année où elle sort le tube à succès Johnny. Johnny, c’est le meilleur titre, le plus joué en une année dans plus de 5 pays africains. Sa formule gagnante est un mélange d’Afro-pop, avec un soupçon d’âme, une « High Life » et tout ce qui va avec. De ses vidéos à son sens du style, Yemi est fièrement africaine. Même ses paroles dépeignent habituellement des dialogues quotidiens qui ont lieu en Afrique. Là où la plupart des artistes africains ont choisi de tourner leurs clips musicaux à l’étranger pour le rendre plus attrayant pour un public plus diversifié, Yemi a été une véritable championne du made in Africa, choisissant de tourner ses vidéos principalement dans un contexte autochtone. C’est une formule qui lui a bien servi. Aujourd’hui, elle est considérée comme l’un des artistes africains les plus authentiques sur la scène. « Se produire à Lagos, c’est une atmosphère différente que de se produire à New York », dit-elle. Après ces moments, Yemi se rappelle souvent aussi du tournage de la vidéo Tumbum de son album Mama Africa. Intéressant, amusant, excitant… Les adjectifs pour qualifier ce moment ne souffrent d’aucune incompréhension. Et il y a en réalité plus de raisons d’être excité. Après la sortie de l’album Mama Africa (sorti en 6 langues, dont le portugais, le swahili et le français), sa chanson Tumbum accompagnera Rihanna et Katy Perry dans le jeu Just Dance… Black Magic, le dernier bébé À vouloir mieux comprendre son dernier album Black Magic, Yemi commence d’abord un peu tout flou. « C’est la version intrépide de quiconque », dit-elle. « La magie est la manifestation de l’incroyable. J’ai mis du noir devant ce mot, parce qu’il a été utilisé si négativement. Le mot noir ne signifie pas toujours quelque chose de gentil. Mais je vois tellement de beauté en noir. Black Magic est un potentiel brut et non coupé » détaille la superstar. Cet album, son auteure le veut comme un lien entre elle et mes fans. « J’ai mis tellement d’émotions là-dedans; ma douleur, ma lutte et ma réalité. J’ai essayé de peindre un reflet de chaque émotion que je ressentais à chaque chanson. Vous ne pouvez pas dire non à la bonne musique. C’est exactement ce que cet album est. C’est bon pour l’âme et pour le corps, » conseille la Nigériane. Yemi Alade considère sa mère comme l’une de ses plus grandes sources d’inspiration, même si elle prend pour modèle l’Américaine Beyonce. Mais avec une si haute préséance déjà établie, qu’apportera une autre année ? « J’espère vraiment être en vie », lâche-t-elle. « J’espère que les chansons de mon album seront les meilleures. J’aimerais l’opportunité d’explorer d’autres genres musicaux. Je fais toujours de mon mieux pour traduire et inclure les stimuli que je reçois de mon environnement dans ma musique. Je veux faire plus d’efforts pour m’assurer que cette représentation n’est pas perdue. En fin de compte, je veux aussi être plus impliquée dans les organismes de bienfaisance » confie Yemi qui ne compte pas se contenter que des succès que l’année écoulée lui a présentés. « Je prie aussi pour avoir plus d’entreprises. J’aimerais travailler sur de super collaborations internationales et être plus haut que ce que je suis en ce moment », conclut-elle.