Education Ghana Le richissime Ghanéen Patrick Awuah désigné lauréat du WISE Prize Posté il y a 17 novembre 2017 11 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Le Ghanéen Patrick Awuah, fondateur et président de l’université Ashesi, basée à Accra, a été désigné lauréat du prestigieux WISE Prize pour l’éducation 2017, en récompense pour son travail accompli pour la promotion de l’éducation dans son pays natal et sur tout le continent africain. Il est de fait le premier Africain à gagner ce prix. C’est Son Altesse Sheikha Moza bint Nasser, présidente de la Fondation du Qatar, qui a remis le WISE Prize pour l’éducation à Patrick Awuah, lors de la session plénière d’ouverture mercredi du Sommet mondial de l’innovation pour l’éducation (WISE) à Doha, au Qatar, devant quelque 2.000 participants venus de plus de 100 pays. Le directeur général de WISE, Stavros N. Yiannouka, a déclaré que Patrick Awuah, sixième lauréat du WISE Prize pour l’éducation, rejoignait un groupe de personnalités qui partagent une passion commune pour l’éducation comme moteur de l’émancipation. « Tous les Lauréats du WISE Prize ont identifié des besoins qui les ont poussés à agir. Et tous ont réussi à rassembler et fédérer autour de leur vision, » a ajoutee M. Yiannouka. L’histoire de Patrick Awuah est unique, par sa prise de conscience du rôle du leadership éthique dans la transformation sociale, notamment en Afrique. Sous sa direction, Ashesi a mis en place plusieurs programmes d’études reposant sur les piliers des arts libéraux. Il a compris que les outils pour acquérir et interpréter les connaissances sont tout aussi importants que les connaissances elles-mêmes. En plaçant le leadership au cœur de son engagement, Patrick Awuah est devenu un modèle dans la promotion de l’éducation comme moteur de l’émancipation. En effet, le grand le mérite de Patrick Awuah est que tous les diplômés de l’université Ashesi ont trouvé un emploi après leurs études et presque tous sont restés en Afrique où beaucoup ont créé les entreprises nécessaires au développement du continent. L’innovation de Patrick Awuah dans l’enseignement supérieur est exceptionnelle à plusieurs titres : non seulement elle donne aux étudiants les moyens pour réussir, mais elle a également le potentiel de transformer le Ghana et d’autres pays africains en créant une nouvelle génération de dirigeants et d’entrepreneurs. Le WISE Prize pour l’éducation est la distinction la plus importante récompensant un individu (ou une équipe de six personnes) pour sa contribution exceptionnelle et mondiale à l’éducation. Le lauréat reçoit une médaille en or, symbole du WISE Prize, ainsi que la somme de 500 mille dollars américains. Institué en 2009 par Son Altesse Sheikha Moza bint Nasser, WISE est une plate-forme internationale et multidisciplinaire destinée à encourager la réflexion, la créativité, le débat et l’action concrète. Cette année, l’évènement s’est tenu à Doha du 14 au16 novembre autour du thème « Co-exister, co-créer : Apprendre à travailler et vivre ensemble ». Qui est Patrick Awuah ? Patrick Awuah a quitté le Ghana en 1985 avec 50 dollars en poche et une bourse pour étudier au Swarthmore College, en Pennsylvanie, aux États-Unis. Ses quatre années d’études en arts libéraux lui ont prouvé le pouvoir de la pensée critique, ce qui contrastait grandement avec ce qu’il avait précédemment appris. Après l’obtention de son diplôme, il a fait une brillante carrière chez Microsoft, où il a notamment dirigé la conception de l’accès Internet par ligne commutée. Désireux de contribuer à donner un souffle nouveau à son pays, il est rentré au Ghana avec l’intention de créer une entreprise de logiciels. Au Ghana, il a vite compris que la mise en place d’un leadership éthique était fondamentale pour former une génération capable d’apporter des changements positifs en Afrique. Il a décidé de reprendre des études, à l’université de Berkeley cette fois, pour comprendre comment s’y prendre pour créer une université qui favorise le leadership et l’intégrité. Patrick Awuah a expliqué qu’il avait décidé de créer une nouvelle université au Ghana non parce qu’il manquait des universités, mais parce qu’il manquait des universités qui enseignent aux étudiants les compétences du 21e siècle. « On se focalisait trop sur l’apprentissage par cœur et la mémorisation, beaucoup moins sur la pensée critique ou autonome, sur l’éthique ou la coopération. J’ai donc décidé d’ouvrir une université qui offrirait aux jeunes ghanéens et africains l’opportunité d’exceller et de devenir les meilleurs pour résoudre les challenges de notre époque », a relevé M. Awuah. En 2002, l’université Ashesi (qui signifie « début » en akan, une langue parlée au Ghana) a ouvert ses portes dans une maison louée pour l’occasion, avec une première promotion de 30 étudiants. Actuellement, l’université Ashesi possède un campus de plus de 40 hectares à Berekuso, sur les hauteurs d’Accra, la capitale du Ghana, et accueille 900 étudiants. Elle propose des cursus de quatre ans en ingénierie, administration des affaires, informatique et gestion des systèmes d’informations. La formation repose sur un programme interdisciplinaire, en insistant sur le leadership, l’éthique et l’entrepreneuriat. Avant d’obtenir leur diplôme, tous les étudiants prennent part à des activités de services pour la communauté. L’université Ashesi accorde une place importante à la diversité culturelle, économique et du genre : 50 pour cent des étudiants bénéficient de bourses partielles ou complètes, la moitié des étudiants sont des femmes, et plus de 20 pays sont représentés sur le campus. Par ailleurs, en 2008, les étudiants d’Ashesi ont mis en place un Code d’honneur par lequel, ils s’engagent à faire preuve d’un comportement éthique, une première dans les universités africaines. Après avoir reçu le Prix, Patrick Awuah a déclaré que celui-ci va lui permettre de poursuivre le travail initié au sein d’Ashesi, pour continuer à inspirer et à éduquer les nouvelles générations, afin de leur donner les moyens de naviguer dans la complexité de la croissance de l’Afrique et devenir un exemple pour le reste du monde.