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Technologie spatiale en Afrique: la NASA peut désormais s’inquiéter

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L’Afrique n’est pas restée en marge de divers efforts faits notamment par des pays développés pour la conquête de l’espace. Si le continent n’a pas encore envoyé son astronaute dans l’espace comme grande réussite dans le domaine, bien d’efforts sont en train d’être faits.

Si l’Afrique a été lente à se lancer dans le voyage spatial, les nouveaux projets sur le continent semblent désormais prometteurs. En exemple, le Square Kilometer Array en Afrique du Sud qui vise à construire le plus grand télescope radio du monde. Ce télescope devra aider les scientifiques à brosser un tableau détaillé de certaines des zones les plus reculées de l’espace. Et c’est le désert de Karoo qui abritera le Square Kilometer Array, un groupe de 3 000 antennes paraboliques sur une superficie d’un kilomètre carré.

Mais l’Afrique du Sud qui a déjà fait de grands efforts dans le domaine scientifique sur le continent n’est pas seule à nourrir de telles ambitions. Au Nigeria également, le leader économique africain, l’agence spatiale du pays prétend avoir formé 300 personnes en niveau doctorat dans cette science et a des plans ambitieux pour développer l’industrie et encourager les programmes spatiaux à travers le continent. Et le pays vise à avoir un astronaute dans l’espace d’ici 2030. Depuis 2003, le Nigeria a lancé cinq satellites qui ont permis d’améliorer les pratiques agricoles, de recueillir des données climatiques et de retracer les prises d’otages par Boko Haram.

Quant à l’Égypte, elle a l’un des plus anciens programmes spatiaux du continent, avec à son actif, le lancement de plusieurs satellites à bord de fusées russes.

Genèse

En 1964, Edward Mukuka Nkoloso, professeur d’école secondaire et directeur autoproclamé du programme spatial national de la Zambie, avait l’audacieuse envie de battre les États-Unis et l’Union soviétique dans la course à l’espace et d’atterrir sur la Lune. En utilisant des techniques non conventionnelles, Nkoloso a formé 12 astronautes. Il a échoué, mais en 2014, un film a été publié, inspiré par ses efforts.

Related imageHeureusement, les programmes spatiaux de l’Afrique semblent maintenant beaucoup plus prometteurs. En fait, au cours de la dernière décennie, le continent est entré dans une course à l’espace.

Le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, l’Égypte et l’Algérie ont renouvelé leurs intérêts dans leurs programmes existants, le Ghana et le Kenya se joignant au club, lançant leurs propres projets spatiaux au cours des dernières années.

La lune à portée de main

Alors qu’aucun pays africain n’est encore à portée de la lune, le Nigéria et l’Afrique du Sud ont de loin les programmes spatiaux les plus avancés du continent.

En cas de succès du Square Kilometer Array, les Sud-Africains pourront regarder beaucoup plus loin dans l’espace, à multiples sensibilités de plusieurs télescopes actuels. La première phase de ce travail coutera environ 790 millions de dollars. Carla Sharpe, Business Manager chez SKA explique que ce qui a motivé ce projet, c’est le besoin d’un radiotélescope de la prochaine génération avec une préférence pour l’hémisphère sud, « condition pour voir le centre de notre galaxie ». « Lorsque vous étudiez l’espace avec un télescope optique, vous observez seulement la lumière visible, alors qu’un radiotélescope peut observer le spectre électromagnétique sur un certain nombre de fréquences », ajoute-t-elle.

Image result for africa telescopeCependant, Sharpe n’est pas d’accord sur le fait qu’il existe une course à l’espace africaine en soi. Au lieu de cela, les pays africains considèrent les programmes spatiaux comme une partie importante du développement économique. Mais il faut aussi préciser que les programmes spatiaux sont souvent critiqués en Afrique pour être un gaspillage d’argent, en particulier avec la présence de préoccupations plus immédiates.

Autres prétentions

En dehors du Nigeria et de l’Afrique du Sud, il y a aussi un certain nombre de projets intéressants provenant d’autres pays africains.

Au début de l’année 2017, l’Éthiopie a annoncé qu’elle mettrait un satellite en orbite d’ici 3 à 5 ans pour aider à surveiller les conditions météorologiques. Et en 2015, l’observatoire et le centre de recherche d’Entoto, d’une valeur de plusieurs millions de dollars, ont été ouverts près de la capitale Addis-Abeba, en Éthiopie.

Le Ghana se lance également dans la technologie spatiale et a envoyé avec succès son premier satellite en orbite durant l’année écoulée. En 2015, le gouvernement avait alloué 10 millions de dollars à la technologie nucléaire et spatiale. L’Agence spatiale du Kenya (KENSA) a également été officiellement lancée en 2017. Pour ajouter à cela, en 2016, l’Égypte a approuvé des plans ambitieux pour lancer une nouvelle agence spatiale égyptienne.

En effet, sur l’ensemble du continent, les nouveaux programmes représentent un appétit croissant pour les technologies spatiales, même si l’Afrique est encore loin derrière dans la course spatiale mondiale. Toutefois, il n’y a pas encore de programme spatial panafricain à l’œuvre.

En 2010, l’Union africaine (UA) a approuvé une étude visant à tester la faisabilité d’une Agence spatiale africaine. Deux ans plus tard, le président soudanais Omar Hassan al-Bashir a réitéré l’appel. Mais il est largement tombé dans l’oreille d’un sourd. Même si une agence spatiale africaine officielle pourrait être loin, les programmes spatiaux nationaux cherchent des moyens pour travailler ensemble. Une opportunité pour l’Afrique d’évoluer dans ce domaine.

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