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Angosat 1, l’Angola s’invite à la conquête spatiale

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 En cette fin d’année, la concurrence en Afrique en matière de technologie spatiale a  produit bien de résultats. L’Angola s’est désormais lui aussi invité dans cette course.

Fruit d’un partenariat entre l’Angola et la Russie, Angosat 1, premier satellite de ce pays, a été mis en orbite depuis mardi dernier. Le projet conjoint qui a débuté en 2009 a coûté environ 300 millions de dollars et financé par un crédit des banques d’État russes, selon les informations du gouvernement angolais. Pesant 55 kilogrammes, Angosat a été construit par un consortium d’Etat russe et a été lancé avec la fusée ukrainienne Zenit-3SLB, ainsi qu’avec Roscosmo, une compagnie spatiale russe. Il sera placé sur l’équateur à une altitude de 36 000 kilomètres. La Russie supervisera le fonctionnement du satellite à partir d’un centre de contrôle construit près de Luanda.

En effet, la construction de ce satellite dont le lancement a été retardé plusieurs fois a débuté en 2013. Angosat-1, qui sera dans une période d’essai jusqu’en mars, est destiné à fournir des services de télécommunications, de télévision, d’Internet et de gouvernance électronique à l’Angola et restera en orbite pendant au moins 15 ans. Mais pas que. Spécialement, AngoSat-1 jouera aussi un rôle crucial dans la prolifération de la télémédecine, un moyen de fournir des soins cliniques à distance en utilisant les télécommunications.

Le ministre des Télécommunications et des Technologies de l’information, Carvalho da Rocha, a déclaré que 40% de la capacité du satellite avait déjà été réservée pour des objectifs commerciaux. Le gouvernement estime qu’il récupérera son investissement en deux ans au minimum.

La conquête de l’espace en Afrique subsaharienne

Plus tôt cette année, l’Angola avait rendu public son plan à long terme pour son programme spatial, qui prévoit une expansion régulière dans les années à venir. Avec le lancement ce mardi, l’Angola devient l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne dans la course pour une conquête spatiale.

Le Nigeria, le Ghana et l’Afrique du Sud ont déjà plusieurs satellites en orbite, allant plus loin que les télécommunications de base. L’Afrique du Sud par exemple, utilise son engin spatial pour collecter des données sur les catastrophes environnementales potentielles telles que les inondations et les incendies. Le Ghana quant à lui utilise le cubesat, un petit satellite construit par l’Université des Nations Unies, pour surveiller son littoral et à des fins éducatives. Pendant ce temps, le Nigeria n’a pas seulement utilisé ses satellites pour surveiller les élections, mais même pour suivre les mouvements de Boko Haram, le groupe armé responsable des attaques meurtrières dans le nord-est du pays.

Cependant, le Nigeria veut aller encore plus loin. D’ici 2030, il espère pouvoir envoyer son premier astronaute dans l’espace, un plan qui pourrait être à portée de main, grâce à des entreprises privées comme SpaceX et Blue Origin qui ouvriront des espaces dans les années à venir.

Mais d’autres pays subsahariens regardent également vers le ciel. L’Éthiopie et le Kenya ont leurs propres programmes spatiaux.

En 2016, l’Union africaine avait élaboré une politique et une stratégie spatiales africaines. Avec ce cadre, l’Union africaine espère œuvrer en faveur d’un programme spatial résilient qui profite à l’ensemble du continent dans les décennies à venir.

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