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Qui est vraiment Ramaphosa, le nouvel homme fort d’Afrique du Sud

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Porté récemment à la tête de l’ANC (African National Congress), le parti au pouvoir en l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa devient la grande curiosité en Afrique où ce parti, rattaché à raison à la personnalité de Nelson Mandela, reste emblématique. Mais qui est vraiment Cyril Ramaphosa ?

Bon nombre de Sud-Africains fatigués de la gouvernance en mode micmac de Jacob Zuma sont convaincus que Cyril Ramaphosa est une figure appropriée pour prendre le pouvoir, stabiliser l’économie et sécuriser l’architecture constitutionnelle qu’il a contribué à créer à la fin de l’apartheid. Mais à vrai dire, en attendre plus, on en attendrait trop. Il est peu probable qu’il s’éloigne de la voie économique traditionnelle choisie par l’ANC…

Ses premiers pas

Ramaphosa est né à Johannesburg, le centre industriel de l’Afrique du Sud, le 17 novembre 1952. Deuxième de trois enfants, son père était un policier. Il a grandi à Soweto où il a fait ses études primaire et secondaire. Plus tard, il est allé au Lycée Mphaphuli à Sibasa, où il a été élu à la tête du Mouvement des étudiants chrétiens peu de temps après son arrivée, attestant de ses convictions chrétiennes.

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Plus tard, Ramaphosa a étudié le Droit à l’Université du Nord de l’époque, où il est devenu actif dans l’Organisation des étudiants sud-africains, qui était alignée sur l’idéologie de la conscience noire adoptée par Steve Biko. Il devint actif au sein du Mouvement chrétien des étudiants universitaires, qui était imprégné de la théologie et de la libération du mouvement de la « conscience noire. »

Après avoir obtenu un diplôme en droit, Ramaphosa a poursuivi son activisme politique à travers la Convention des Noirs, pour laquelle il a été emprisonné pendant six mois. Il a ensuite continué à servir des articles et a rejoint le Conseil des syndicats d’Afrique du Sud, qui devait former le Syndicat national des mineurs (NUM), avec Ramaphosa comme premier secrétaire général. Il a ainsi contribué à la création du NUM en tant que plus grand syndicat du pays, servant de secrétaire général pendant un peu plus de 10 ans.

Affaires et politique

La notoriété publique de Ramaphosa a grimpé lorsqu’il a été élu secrétaire général de l’Ancien 1991. Suite à cette nomination, il a joué un rôle clé dans la transition de l’Afrique du Sud, devenant l’un des principaux artisans de la démocratie constitutionnelle du pays. Sous les auspices de la Convention pour une Afrique du Sud démocratique (Codesa), il est devenu le principal émissaire de l’ANC pendant les négociations sur un arrangement post-apartheid.

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Suite à cela, Ramaphosa a dirigé l’équipe de l’ANC dans l’élaboration d’une nouvelle constitution pour le pays, constitution qui est aujourd’hui considérée comme l’une des plus progressistes au monde.

En 1994, Ramaphosa est devenu l’adjoint du président Nelson Mandela. Voir Thabo Mbeki nommé ensuite à la place était un coup, mais persuadé par Mandela, Ramaphosa est entré dans les affaires. Au cours des deux décennies qui ont suivi, il s’était alors investi dans la construction d’une grande société de portefeuille, Shanduka, avec des intérêts dans des secteurs allant de l’industrie minière à la restauration rapide. Le succès du groupe a confirmé sa réputation de négociateur talentueux.

En outre, durant ces 20 années d’activité, Ramaphosa a établi des liens profonds dans le secteur privé en Afrique du Sud. Une situation qui le met en désaccord avec les sections de l’ANC qui croient que les arrangements post-apartheid lui ont donné le pouvoir politique, mais pas la liberté économique. Ces voix sont devenues plus fortes sous la présidence du président Jacob Zuma, avec des appels à une transformation économique radicale et à une action pour s’attaquer au capital des monopoles blancs.

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De fait, pour sa nouvelle mission, Ramaphosa aura du pain sur la planche en essayant de répondre à ces exigences, en conduisant un pacte social plus inclusif dans le pays sans toutefois oublier de combattre la corruption rampante dans les secteurs privé et public.

Le chemin vers la présidence

Même pendant ses années d’activité, Ramaphosa resta proche de l’ANC, en tant que membre du comité national de discipline. Mais il a fait son grand retour sur la scène politique lors de la conférence élective de l’Ancien 2012 à Mangaung, Bloemfontein où il a été élu vice-président de l’ANC, et plus tard du pays.

Deux ans auparavant, Ramaphosa était devenu vice-président de la Commission nationale de planification, gérée par l’État. Il présidait son rapport de diagnostic, qui exposait clairement les problèmes auxquels le pays était confronté. Un plan a été élaboré pour apporter des réponses aux défis identifiés dans le rapport. Connu sous le nom de Plan de développement national, il a été présenté comme un modèle du type de société que l’Afrique du Sud pourrait devenir. Ce plan a montré les forces de Ramaphosa en tant que grand acteur de pactes sociaux. Mais depuis sa remise, le plan a été oublié, même s’il faut dire qu’il reste un point de référence et sert de contrepoint aux appels à une transformation économique radicale.

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Cyril Ramaphosa pourra mettre l’accent sur la stabilité dans le gouvernement et l’ANC. Compte tenu de son histoire, il est susceptible de vouloir stabiliser l’économie plutôt que de poursuivre des interventions radicales. En réalité, il a un intérêt personnel à obtenir un pacte social stabilisateur semblable à celui qu’il a négocié en 1994, vus les changements qui ont laissé le pays économiquement et socialement plus faible.

Il n’est donc pas surprenant que durant sa campagne électorale, il ait modelé son image sur le caractère sacré de la primauté du droit et sur le principe selon lequel la stabilité sociale repose sur le respect de la primauté du droit.

Néanmoins, le grand point d’interrogation sur Ramaphosa est son efficacité. Bien qu’il ait été le vice-président de l’ANC et du pays pendant cinq ans, certains pensent que son influence a été minime et qu’il n’a pas été en mesure d’imprimer son leadership sur le parti ou le pays. Sera-t-il capable d’imposer sa volonté à ceux qu’il conduit maintenant ? Ramaphosa présidera des fonctionnaires et politiques qui ont de grandes personnalités et ont bénéficié de longues périodes de pouvoir politique. Ils sont habitués à diriger, et non suivre.

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