Inspiration Ouganda Success Story Cette Ougandaise fabrique des serviettes hygiéniques à partir de la canne à sucre Posté il y a 24 janvier 2018 7 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Lydia Asiimwe Sabiiti est la fondatrice d’EcoSmart Pads, startup qui fabrique des serviettes à bas prix à partir de la canne à sucre. La jeune entrepreneure s’est lancée dans cette initiative lorsqu’elle a rencontré une jeune fille de 16 ans, Kyomuhendo, qui avait parcouru un long chemin depuis son village de Rwanyamahenbe, dans la partie occidentale de l’Ouganda. Selon elle, Kyomuhendo était escortée par sa mère à la recherche de meilleurs soins de santé à l’hôpital régional de référence de Mbarara. Elle avait développé des plaies vaginales qui s’étaient d’abord présentées avec des démangeaisons peu après sa période de menstruation. « J’ai appris que la jeune fille avait utilisé 3 morceaux du même vieux linge au cours des deux dernières années de gestion de son flux menstruel. Elle a appris que le même tissu était partagé entre trois de ses sœurs et deux autres cousines qui vivaient toutes avec elles », explique Lydia Asiimwe Sabiiti. Après cette expérience, Lydia Asiimwe Sabiiti s’est engagée à sensibiliser des étudiantes sur l’hygiène sanitaire. C’était au cours du programme de stages CAMTech Uganda. Après sa sensibilisation, Lydia Asiimwe Sabiiti a été rejoint sur son projet par trois étudiants avec qui elle forme désormais l’équipe d’EcoSmart Pads. Depuis, la dynamique équipe s’est lancée dans la fabrication des serviettes hygiéniques à coûts très réduits. L’objectif pour EcoSmart Pads est de garantir l’égalité, le dynamisme et la dignité dans la gestion des « règles chez les filles et les femmes en Ouganda ». Les Eco Smart Pads sont des serviettes hygiéniques fabriquées à partir de résidus recyclés de canne à sucre pour les filles et les femmes d’âge menstruel issues de familles à faible revenu. « Les résidus de canne à sucre dans les usines de fabrication de sucre sont les matières premières de notre produit et sont obtenus à un prix abordable », explique la fondatrice de la startup. Lydia Asiimwa Sabiiti est convaincue que cette idée fonctionnera en raison des faibles coûts de production qui permettront de réduire considérablement le prix de ce produit. L’équipe a d’abord mené une expérience dans le laboratoire de microbiologie de l’Université des sciences et de la technologie de Mbarara pour déterminer laquelle des deux entre le maïs et la canne à sucre avait des résidus à fort taux d’absorption. La canne à sucre a émergé avec un pourcentage d’absorbance plus élevé et a été sélectionnée comme plante à considérer comme matière première pour cette innovation. Bénéficiaires « Nous avons procédé à une évaluation des besoins, nous avons interagi avec nos utilisateurs finaux et nous en avons tiré des conclusions, informant nos estimations de prix et les quantités d’emballages de produits », explique un membre de l’équipe de la startup. EcoSmart Pads distribue ainsi sur le marché des serviettes hygiéniques dans un paquet de 12 pièces à prix de 1500 shilling ougandais (soit 0,34 euro). « Nous ne cherchons pas à générer beaucoup de chiffres d’affaires nous vendons aux personnes à faible revenu. Nous cherchons à travailler avec des philanthropes pour avoir un impact dans notre communauté locale. En ce qui concerne la durabilité de notre entreprise, nous examinons d’autres options génératrices de revenus. », fait savoir Lydia Asiimwa Sabiiti. Les principaux bénéficiaires de ce produit sont les filles scolarisées issues de milieux défavorisés et dont la poursuite des études a été affectée par ce défi. D’autres femmes non scolarisées issues de milieux défavorisés comme les femmes en prison, les camps de réfugiés, les hôpitaux publics, sont également les principales bénéficiaires de ce produit. En général, les femmes ougandaises issues de milieux à revenu élevé bénéficieront aussi du faible coût de ce produit, car elles pourront réaliser des économies. EcoSmart Pads envisage mobiliser des fonds pour poursuivre ses activités. En juin 2017, dans le cadre du défi Up Accelerate de l’UNFPA, la startup avait déjà reçu un prix de 10 000 $.