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Zangbeto, Guèlèdè, Egun […], les sociétés secrètes du Bénin

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Attention, zone de turbulence. Dans les communautés béninoises à forte croyance animiste existent une myriade de sociétés secrètes dont la compréhension requiert un affranchissement du scepticisme et du doute cartésien.

Au Bénin, l’éducation moderne et les cultures occidentales adoptées dans certaines communautés n’auront en rien troublé l’organisation traditionnelle des sociétés. Le Vodou a plus que jamais sa place, cohabitant avec succès les religions chrétiennes, formant un paradoxe qui ne choque qu’au-delà du Bénin. Dans ce pays, elles sont nombreuses, ces sociétés dites secrètes. Entre autres, les Zangbeto, les Oro, les Guèlèdè et les Egun (Kutito).

Les Zangbeto (fantômes)

Les Zangbétô où les veilleurs de nuit, connus pour être des fantômes ne se croisent pas à tout bout de champ. Ils sortent en effet plus souvent la nuit entre environ 21 h 22 h. Parfois plus tardivement. La nuit, ils sortent à visage découvert, mais le jour et pour les cérémonies, ils se veulent des « êtres » étranges, portant un masque de raphia.

Leurs sorties sont toujours précédées de chants et des cris. A chaque sortie, ils se donnent pour mission de dépouiller et de mettre en prison tous ceux qui croisent leur chemin, pour ensuite les relâcher au matin. Selon certaines compréhensions, le but est d’empêcher les voleurs d’opérer.

D’autres Zangbéto sont moins indulgents. Dans certains quartiers, et selon les versions plus mythiques qui entourent leur organisation, ils obligent tous ceux qu’ils rencontrent dans leur sortie à intégrer leur société, après les avoir chicotés. Ils sortent les jours où les marchés ne sont pas animés afin de pouvoir bloquer la route sans gêner le commerce.

Selon une définition plus cartésienne, les Zangbétô forment une société ayant dans le fonctionnement une similitude avec le scoutisme. Ils constituent une force de police au service de la collectivité.

Sociétés exclusivement masculines, les Zangbétô ont leur propre « langage », des codes qui leur permettent de s’identifier.  Dans cette société, les enfants de 10 ans peuvent être initiés, de même qu’un blanc.

Les Guèlèdè

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Cette société s’est donné pour mission d’exorciser les communautés dans lesquelles elle est implantée. D’origine Yoruba, les Guèlèdè sont principalement dans les villages de l’Ouémé.

En effet, dans certaines communautés béninoises, les croyances selon lesquelles les femmes ont des aptitudes pour devenir des sorcières et ainsi causer des morts, des pertes agricoles et autres malheurs sont encore d’évidence.

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A cet effet, le but des Guèlèdè est de se libérer de l’emprise des sorcières et autres esprits maléfiques, au travers des rituels de libations, de danses avec les masques. L’objectif est non seulement d’écarter ces esprits maléfiques, mais encore plus de les rendre au contraire favorables à toute la population à la fin.

Toutefois, si les porteurs des masques sont exclusivement des hommes ; il faut noter qu’ils ne sont que des exécutants. Les Gèlèdè sont dirigés au plus haut niveau par des femmes.

Les Kutito (Egun)

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Les Kutito sont plus connus pour leur masque, Egun. Ils sont probablement au Bénin, la société la plus spirituellement redoutée. Selon certains observateurs, c’est à eux que s’adressent le culte des morts et tous les sacrifices qui y vont avec.

Strictement réservés aux hommes, les Kutito sont considérés, selon les croyances traditionnelles, comme des morts réincarnés pour soit protéger les vivants, se venger, ou corriger certaines choses.

Certaines versions disent que les morts se manifestent à leurs descendants par l’intermédiaire de ces sociétés. Pouvant opérer en plein jour, ils sont néanmoins toujours cachés de la tête aux pieds sous de beaux pagnes ornés de broderies, de coquillages et accompagnés d’un homme appartenant aussi à ce clan, qui les protège des vivants curieux de les identifier.

Les Olo

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Leur mode opératoire est semblable à celui des Zangbéto, sauf que les Olo ont la réputation d’être la société secrète la plus violente.

Connus pour faire désormais des sorties en début septembre, les membres de cette société se donnent pour mission de poursuivre les voleurs, les malfaiteurs et les femmes adultères. Pour accomplir cette mission, les Olo dansent et chantent dans les rues, munies de coupe-coupe et de chicotte.

Selon les témoignages, ils battent sans aucune forme de procès leur cible et toutes autres personnes qu’ils rencontrent. Attention à ne jamais les empêcher de fonctionner en touchant à leur chicotte. Quiconque enfreint à cette règle est facilement exposé à un lynchage.

Pour éviter ce genre d’incident, ils se manifestent la nuit au son lugubre des rhombes, et lors du décès d’un de ses membres. Là, ils opèrent par l’ébranchage total d’un arbre.

Cette dernière cérémonie est d’une importance particulière dans cette société. Cela consiste à enlever les branches sur le tronc et à en laisser une seule. Quoiqu’elle paraisse facile et ordinaire, elle ne se fait pas sans dose de gri-gri. A la suite de cette cérémonie, un miracle doit se produire, assurent les initiés.

Par ailleurs, dans cette société qui accepte tant les femmes que les hommes, les membres sont liés par un pacte d’omerta. Tout comme les Zangbeto, briser le mythe sur les secrets de l’organisation est passible des malédictions et de la colère des dieux.

 

 

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