Accueil Afrique de l'ouest Burkina Faso Qui est Habibata Gansgné, la seule conductrice de taxi à Ouagadougou ?

Qui est Habibata Gansgné, la seule conductrice de taxi à Ouagadougou ?

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À Ouagadougou, elle fait objet de curiosité dans un métier qui était jusqu’ici l’apanage des hommes. Habibata Gansgné, 32 ans, est conductrice de taxi, et la seule femme dans le domaine dans la capitale burkinabè.

Au bord de sa petite Citroën vert et rose, celle qui est appelée « Biba » a, avant de devenir aujourd’hui ‘taxiwoman’, une grande histoire derrière elle.  En effet, rien ne prédestinait cette femme à ce métier. Biba, c’est avant tout une femme dévouée et passionnée par tout ce qu’elle entreprend.

N’ayant pas eu la chance d’aller au collège, Biba a été dans sa première vie, coutrière. Mais sur un coup de tête, elle décide en 2009 de conduire un taxi. « J’ai pris cette décision parce qu’après les périodes de fêtes, la couture ne marchait plus. Je voulais faire quelque chose qui allait me procurer des revenus pendant toute l’année » explique cette femme au foyer, mère d’un garçon de 6 ans.

Depuis, les journées de travail sont longues pour Biba. Réveil à 5h30 pour commencer la journée avec les travaux domestiques, puis conduits jusqu’en soirée, parfois tard, tant qu’il y a des clients. Depuis qu’elle s’est fait connaitre, Biba a du mal à respecter l’heure de la fin des travaux qu’elle s’était fixée : 18h normalement.  «  Si vous êtes chaque fois en retard, vos clients ne peuvent pas vous faire confiance », dit-elle.

Le taxi lui rapporte environ 250.000 francs CFA (150 à 380 euros) par mois, un revenu plutôt correct au Burkina Faso.

Ambitieuse

Au début, Biba a commencé par déposer ses cartes de visite dans les complexes touristiques. Au fil du temps, elle s’est constitué une clientèle fidèle en travaillant régulièrement avec les ONG, les hôtels et les maisons d’hôtes. La conductrice ne compte pas s’arrêter là. Secrètement, elle rêve d’avoir une société de taxis, dans laquelle elle compte embaucher des femmes comme chauffeurs.

En attendant de pouvoir monter sa société, Biba économise pour acheter un nouveau véhicule. À l’en croire, ce taxi devra être climatisé, afin de satisfaire sa clientèle pendant les périodes de fortes chaleurs, et tout-terrain, pour amener ses clients dans tout le Burkina.

En plus de son métier de « taxiwoman », Biba n’a pas oublié ses anciennes amours à savoir la couture. Même si elle n’est plus pratiquante, elle propose quand même de belles coupes à ses clients.

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