Accueil Société Education Direxiona: apprendre à conduire en Egypte sans être harcelée, c’est possible !!!

Direxiona: apprendre à conduire en Egypte sans être harcelée, c’est possible !!!

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En 2017, un rapport de la fondation Thomson Reuters classait Caire, la capitale égyptienne à la tête des villes les plus dangereuses au monde pour les femmes.  Bien avant ce rapport, plusieurs organisations de la société civile dénonçaient régulièrement les actes de violences sexuelles exercés sur les femmes en Egypte.  Les Egyptiennes se sentent ainsi de moins en moins en sécurité dans les transports publics  ou dans  des voitures seules avec des personnes de sexe opposé.  La journaliste économique Nayrouz Talaat a lancé en 2016 Direxiona,  une plateforme web qui met en contact, les monitrices et les femmes qui souhaitent apprendre la conduite. Les premiers résultats sont encourageants.

Pour éviter d’être victimes de harcèlement ou de toutes autres formes de violences sexuelles, plusieurs femmes préfèrent se déplacer en compagnie d’un proche ou d’un membre de la famille. Les femmes se retrouvent ainsi dans une situation de dépendance permanente.

Avec Direxiona elles peuvent se retrouver seules dans la cabine d’une voiture sans risque de se faire violer. Et elles sont nombreuses à saisir l’opportunité. La plateforme a permis à 150  femmes d’apprendre à conduire. Direxiona enregistre plus de 10 000 séances de conduite et compte dépasser le cap des 50 000 avant la fin de l’année 2019.

Toutefois, Direxiona ne prône pas la ségrégation sexuelle. Selon Nayrouz Talaat, l’objectif principal de la plateforme est de mettre en contacts les personnes qui désirent apprendre la conduite avec des moniteurs sûrs. «Je pense que rien ne peut être fait sans la coopération des deux sexes», explique-t-elle.

Direxiona fait partie des 5 projets lauréats de la troisième édition de l’AFD Digital Challenge. Initié par l’Agence France Developpement, la compétition vise à soutenir et encourager les solutions imaginées en faveur des femmes en Afrique. « En utilisant le numérique comme levier de développement, ces initiatives répondent au besoin d’inclusion des femmes dans la société et dans l’économie, ainsi qu’aux enjeux de réduction des inégalités de genre » peut-on lire sur le site de l’AFD.

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