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Francisca Awah, la Camerounaise qui voue sa vie à la lutte contre la traite les êtres humains

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Le mois dernier, la Camerounaise Francisca Awah, 35 ans, s’est exprimée devant un auditoire composé d’Ivanka Trump et de la secrétaire d’État américain, lorsqu’elle a été honorée pour sa contribution à la lutte contre la traite des êtres humains.

Qui est-elle ?

Il y a seulement trois ans, Awah vivait dans l’esclavage moderne, pris au piège et maltraité en tant que travailleuse domestique au Koweït. Tout a commencé au printemps 2015, quand a répondu à une annonce pour un poste d’enseignante en anglais au Koweït. Le salaire était bon, mieux que tout ce qu’elle pouvait gagner dans sa ville natale de Kumba, dans le sud-ouest du Cameroun avec son diplôme de Maitrise. Elle avait un fils de deux ans à soutenir, et quand on lui a offert le travail, elle a accepté.

Mais une fois arrivée au Koweït, la Camerounaise témoigne qu’elle avait été immédiatement amenée travaillée comme domestique dans une maison privée, employée par une agence. Elle dit qu’elle avait été déplacée entre les maisons pendant quelques semaines, puis s’est finalement retrouvée avec une famille koweïtienne, qui, dit-elle, a confisqué son passeport, désormais contraint à travailler de longues heures, parfois sous le soleil koweïtien, avec très peu de sommeil, pour un salaire de 250 dollars par mois.

Soutenir les victimes

Dans les mois qui ont suivi le retour d’Awah chez elle suite à une aide d’une agence américaine, elle a commencé à partager son histoire, à essayer de sensibiliser le public au risque de trafic. Elle était tout à fait consciente que si les gens trouvaient des difficultés lorsqu’ils rentreraient dans leurs pays, ils pourraient être victimes d’un nouveau trafic. « Si vous sauvez quelqu’un et que la personne n’est pas autosuffisante, qu’attendez-vous? » s’interroge-t-elle.

A cet effet, elle a mis en place une organisation à but non lucratif appelée « Survivors Network ». L’organisation fournit un emploi intérimaire aux victimes de la traite dans une ferme avicole. Elle dispose également d’une microfinance qui aide les femmes à créer leur propre entreprise.

Depuis, Fransica Awah défend également l’éducation des femmes et enseigne aux gens à repérer les signes de la traite, en faisant passer le message dans les églises, les écoles, les stations de radio locales et les médias sociaux. Depuis l’ouverture, son organisation a conseillé plus de 500 femmes africaines piégées dans la servitude domestique au Koweït et au Liban sur la façon de rentrer chez elles.

Awah admet qu’il peut être difficile de continuer à raconter son histoire, mais le faire est devenu l’un de ses outils les plus puissants.

 

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