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Fintech: le Togolais Edem Adjamagbo pose des jalons

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Créée en 2017, cette société s’est spécialisée dans la fabrication des bornes électroniques multiservices destinées à la vente sur les marchés d’Afrique subsaharienne. Semoa veut également s’imposer dans le payement mobile.

À la tête de Semoa (Service mobile for Africa), Edem Adjamagbo. Ce Togolais s’est donné pour objectif, avec d’autres collaborateurs, de dématérialiser des moyens de paiement en Afrique subsaharienne. En réalité, la sous-région reste encore dominée par le payement comptant. « Seulement 23 % de la population dispose d’un compte en banque, et le taux de pénétration de la carte bancaire n’est aujourd’hui que de 7 % », explique Edem Adjamagbo.

Pour ce diplômé en informatique à Polytech Nantes, en Afrique subsaharienne, « régler une facture d’électricité ou renouveler son crédit de téléphone mobile se fait généralement en espèces, avec souvent des files d’attente très longues aux guichets. Cette situation freine aussi considérablement le développement du e-commerce ». Autant dire que le marché est vaste et inoccupé.

Différents services

Comme solution, l’entreprise d’Edem Adjamagbo propose aux populations l’utilisation de téléphones mobiles. Il faut dire que le transfert mobile est déjà présent dans les pays de la sous-région. Mais Semoa compte installer dans des centres de commerce des bornes électroniques indoor sécurisées. Grâce à ces bornes, les populations vont bénéficier d’un système pouvant leur permettre de payer leur achat sur des sites e-commerce. Selon Edem Adjamagbo, ce système appelé « Cashpay » peut être déployé sur des sites de ventre en ligne.

À travers ses bornes, Semoa gagnera une commission de 8 % sur les transactions effectuées par les utilisateurs. « Lorsqu’un internaute effectue une commande, il reçoit sur son portable un code qu’il peut ensuite rentrer sur nos bornes, avant de régler alors son achat par cash, au moyen du lecteur de billets », précise le responsable de Semoa. Avant d’ajouter que les populations peuvent aussi acheter des crédits de téléphonie mobile ou effectuer du transfert d’argent grâce aux bornes de Semoa.

Installation

Pour parvenir au lancement de cette « solution Semoa », Edem Adjamagbo et ses collaborateurs mobilisent des fonds. Ils ont déjà rassemblé près de 60 000 euros et comptent atteindre environ 1,5 million d’euros durant l’année. Ces fonds vont permettre à Semoa de recruter sept personnes à Nantes où l’entreprise est incubée par Village by CA du Crédit Agricole. Une douzaine de personnes devrait également être recrutée au Togo où Edem Adjamagbo souhaite pérenniser la fabrication et la maintenance des bornes, mais également le développement logiciel ».

Semoa a remporté en janvier dernier à Casablanca le prix « Fintech Africa of the Year 2018 ». Avant le lancement de sa solution au Togo, l’entreprise a déployé dans le pays quelques terminaux pour le compte de quelques opérateurs. Jusqu’en 2020, Semoa ambitionne déployer plus de cent terminaux dans le pays. Année à laquelle Edem Adjamagbo compte lancer les services de son entreprise en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Le « PayPal de l’Afrique » devrait tout de même s’installer au Bénin un an avant.

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