Musique Nigeria Musique: le style Afrobeats fait des millionnaires à Lagos Posté il y a 24 novembre 2017 9 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Le Nigeria représente ces dernières années, le pays le plus attirant du point de vue musical. Sur la scène continentale, elles sont nombreuses, ces stars de musique nigériane à exporter leurs musiques aux quatre coins de l’Afrique et partout dans le monde. La musique a fabriqué plusieurs millionnaires dans le pays, avec une méthode de distribution des produits musicaux assez rare : les téléchargements mobiles. La musique, c’est l’un des business qui fait des millionnaires au Nigeria. Pour l’année 2015 par exemple, les revenus provenant des ventes de chansons dans ce pays ont atteint les 56 millions de dollars, selon Pricewaterhouse Coopers, un cabinet d’audit. Ce cabinet prévoit même une évolution atteignant le pic de 88 millions de dollars au cours des 3 prochaines années. Ce succès est imputable selon certains, à la montée du style Afrobeats devenu la marque culturelle du pays et porté par des artistes qui assure la « révolution » comme Yemi Alade. L’afrobeat, genre musical initié dans les années 1970 par Fela Kuti, se retrouve ainsi mêlé à la musique électronique, au rap, à la trap, pour un résultat que le Nigéria exporte sur tout le contient. Asa, l’artiste internationale d’origine nigériane s’est exprimée sur la production de son pays. Cette artiste reste convaincue que l’industrie musicale nigériane doit être beaucoup plus au service du développement du Nigéria. « Les artistes peuvent payer des impôts. Les taxes serviraient à aider à la construction de routes, la création de l‘électricité. Vous savez que vous devez établir une société de gestion collective, de sorte que lorsque les stations de radio jouent les chansons, elles paient. Lorsque les produits, les marques, utilisent votre musique pour leurs pubs, elles peuvent payer l’artiste, tout comme le gouvernement, pour aider à construire un bon pays, » a-t-elle déclaré. En effet, tout comme l’industrie cinématographie nigériane qui s’est finalement démocratisée pour devenir la deuxième plus grande production mondiale, la musique nigériane fait des exploits sur un continent où, en règle générale la vie des artistes ne ressemble en rien d’enviable. Au Nigéria, c’est le contraire. Et le pays s’invite même aux États-Unis, auprès des stars mondiales. En exemple, le chanteur Wizkid a collaboré sur le titre « One Dance » du Canadien Drake. Mais pas que. Il travaille aussi avec Tyga, l’un des patrons du gansta rap west coast. Tout comme, le duo de hip-hop P-Square qui s’est associé au rappeur Rick Ross, ou encore D’banj à Kanye West, alors que Davido s’est associé quant à lui à Meek Mill. Au-delà de la piraterie Au Nigéria, un problème persiste. Le manque de structures pose un réel problème de protection des œuvres. Comme dans la grande majorité des pays africains, les artistes sont depuis longtemps livrés à eux-mêmes faute de marché structuré, fébrile face à l’affluence des piratages devenus la mode. A Abuja ou à Lagos, les copies de CD piratés ne sont pas rares. Dans cette situation, les artistes nigérians se sont frayé des méthodes pour assurer des revenus de façon particulière : les revenus de l’industrie musicale proviennent beaucoup plus des téléchargements en ligne, des opérateurs de téléphonie, de la publicité de marque. Au Nigéria, les revenus issus de la musique sont dépendants des sonneries et des tonalités d’attente. En effet, les opérateurs de téléphonie donc principalement le géant sud-africain MTN, se sont intéressés au potentiel du Nigeria, pays de 190 millions d’habitants. Avec ses 60 millions d’abonnés dans le pays, l’opérateur MTN se veut le plus grand distributeur de musique au Nigeria, à travers la vente de sonneries (à 50 nairas, 0,25 dollar l’unité), et via sa plateforme de téléchargement MTN Music Plus, plateforme, même si elle n’est pas très réputée en dehors du pays, se présente comme un concurrent des leaders mondiaux de la musique en ligne comme iTunes en terme de nombre de téléchargements. « Il y a beaucoup de musiciens talentueux sur le marché — (…) qui peinaient à vendre leur musique. Nous leur avons permis de rentabiliser leur travail », a déclaré Richard Iweanoge, directeur général du marketing de MTN Nigeria. Aussi original et particulier que ça puisse paraître, cette méthode n’est pas utilisée que par des artistes en herbes. Au contraire. D’immenses stars de l’afropop au Nigeria ont largement profité de ce nouveau marché comme D’banj, ou encore Davido. Ce ne sont pas des miettes que les Nigérians tirent de cette nouvelle forme de distribution de leurs produits. Selon les chiffres de PWC, le seul téléchargement de sonneries peut leur rapporter jusqu’à 350.000 dollars par an. De quoi rêver faire des riches en quelques années.