Choix de la Redaction Ne nous perdons pas dans le dédale de notre identité, rêvons l’Afrique! Posté il y a 30 mai 2018 7 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin La semaine passée, l’Afrique a été (encore) marquée par une journée mondiale qui lui est dédiée : 25 mai. Pour de nombreux Afro-optimistes, c’est l’occasion encore de rêver le continent en or. Si certains Africains, dont notre rédaction entière, Afrotribune, veulent croire en la potentialité d’une émergence de l’Afrique, c’est que notre continent détient la clé pour se guérir lui-même et rétablir l’équilibre et l’harmonie dont nous avons besoin dans le monde. Nous sommes le continent qui a connu tant et tant de maux qui ont forgé un passé particulier au berceau de l’humanité. Au cours des 500 dernières années, l’Afrique a vécu sous l’esclavage, la colonisation. Le continent a connu l’apartheid, un système économique brutal qui considérait notre peuple et ses énormes ressources naturelles et minérales comme des produits à exploiter et à échanger afin de bénéficier à ceux qui sont en dehors de notre continent. Mais nous avons donné lieu à certaines des plus grandes civilisations, du Royaume du Monomotapa au Grand Zimbabwe aux civilisations du Dahomey, Tombouctou, Nubienne et Égyptienne. Ces civilisations étaient de grands modèles culturels basés sur des fondements de paix, de cohésion sociale, harmonie et compréhension. Mais par la suite, beaucoup de ces systèmes de sagesse naturels et profonds ont été diabolisés et détruits alors que nous étions forcés de nous conformer à ce que voulaient les nouveaux maîtres de l’Afrique. Leur but était d’effacer notre identité, de nous guillotiner de nos racines et de nous faire de pauvres copies de ce qu’elles étaient. Aujourd’hui, nous avons une vague de colère croissante d’une jeune génération qui est aliénée du récit politique et économique de l’époque. Un système qui, le plus souvent, nous laisse derrière. Aujourd’hui, la question de qui nous sommes est au cœur des défis auxquels nous sommes confrontés. Qu’est-ce que cela signifie d’être africain ? Il est désormais clair que nous Africains, nous nous perdons dans le dédale de notre identité. Nous devons débattre de ce que cela signifie d’appartenir, de faire partie de nous, avant de pouvoir parler d’une nation. Nous avons sacrifié notre esprit dans la poursuite aveugle du consumérisme et de l’accumulation matérielle. Nous sommes le continent le plus riche sous terre, mais nous sommes les plus pauvres à la surface de la Terre. Au même moment, la moitié de la population de l’Afrique a moins de 25 ans, mais beaucoup de nos dirigeants sont à un âge où ils devraient plutôt partager leurs histoires de vie avec leurs petits-enfants. La prochaine révolution en Afrique incombe à la responsabilité des jeunes et des femmes africains, cette masse importante qui ne saurait rester à l’écart du développement. Le prochain cinquantenaire de l’Afrique ne sera pas de tout repos. Puisque, selon les statistiques, un quart de l’Afrique souffre de malnutrition et 40 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance et de dommages irréversibles au développement physique et mental. Alors que la migration urbaine augmente à un rythme phénoménal, trois personnes sur cinq vivront dans des bidonvilles dans quelques décennies. Au même moment, l’Afrique possède 60 % des terres arables non cultivées restantes dans le monde. C‘est dire, l’enjeu est grand. La tâche qui nous revient est plus un engagement. Se dire, « je ne suis pas africain parce que je suis né en Afrique, mais parce que l’Afrique est née en moi ». Et se battre pour honorer ce continent.