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Togo: le lent progrès vers la couverture sanitaire universelle

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Conformément à la constitution togolaise et aux engagements du protocole d’accord du dialogue social, le Togo s’est nourri d’ambition d’octroyer à toute la population, un minimum de protection sociale. Il en sort l’Institut National de l’Assurance Maladie (INAM). Même si la couche la plus fragile de la population n’est pas encore atteinte, il y a lieu de reconnaitre l’efficacité de premiers engagements de ce service.

« On a l’habitude de dire des mots très importants, des mots très durs pour dire les choses très simples, l’INAM se situe dans le cadre général de la protection sociale » avait, en substance, signifié le ministre togolais de travail, de l’emploi et de la sécurité sociale John Agloh. L’institut national de l’assurance maladie, lancé officiellement le 05 septembre 2011, s’est effectivement donné la mission sociale d’aider la population sur le plan sanitaire, en lui garantissant une assurance maladie. L’INAM a pour mission d’assurer la couverture des risques liés à la maladie, aux accidents et maladies non professionnels et à la maternité des agents publics et de leurs ayants droit.

INAM met en œuvre, en appui au ministère chargé de la santé, les actions de prévention, d’éducation et d’information de nature à améliorer l’état de santé des populations assurées. Ainsi, depuis son lancement officiel, l’institut prend en charge en effet environ 300.000 bénéficiaires avec un réseau de 1.080 prestataires conventionnés, repartis sur l’ensemble du territoire national.

L’INAM en question

En effet, en érigeant en mission son vœu de préserver, autant les revenus des ménages que l’équilibre financier, INAM prend en charge 80% des dépenses sanitaires. On comprendra alors que grâce a INAM, le taux de mortalité a baissé par rapport aux années précédentes. Après 2011 où ce taux s’élevait encore de 11,28%, ce plan s’est présenté en palliatif et a pu rabaisser le taux à 10,24% selon les récents rapports de Perspective Monde.

Néanmoins, si la population attendait cette structure depuis au moins 10 ans, sa venue n’aura pas tout régler. La portée de sa prestation reste en deçà de 20% de la population. Ce qui reste à faire et qu’on attend vivement de cette institution, c’est bien de la voir couvrir toute la population, toutes les couches rurales, comme confié par un enseignant dans le domaine privé, ne pouvant pas bénéficier de ce service. Aussi, l’assurance INAM ne concerne t-il pas les « cas compliqués » comme le déclare le Dr IHOU David, ancien ministre de la santé et de la population-promoteur de l’Assurance Maladie Généralisée (AMG). Cela semble d’autant vrai, si on devra rappeler que l’assurance maladie du Togo ne couvre pas les soins d’évacuation à l’étranger. Dr IBOU se demandait « à quoi sert qu’un fonctionnaire ne puisse pas bénéficier d’une cure chirurgicale de rétrécissement mitral ? ».

 

Doter des structures sanitaires, d’un maillage conséquent

Autre casse-tête est de penser au nombre de prestataires de soins. Il fallait donc, selon le ministre, « penser à adjoindre au système INAM, une politique qui puisse permettre de doter des structures sanitaires, d’un maillage conséquent du territoire par les médecins de toutes disciplines et d’assurer le transport des malades par un système performant d’ambulance fonctionnelles »

En effet, le cas Togo n’est certainement pas le modèle. D’autres pays de la sous région ouest-africaine font mieux. Démarré seulement en 2012, le Régime d’Assurance Maladie Universelle (RAMU) du Bénin a le mérite de trouver une autre manière d’assurer la population. Ce que l’INAM togolais doit envier au RAMU, c’est bien le fait que ce dernier soit déjà destiné à couvrir toute la population béninoise moyennant le paiement d’une prime individuelle variant selon les revenus. La structure est financée d’une part par ces cotisations, et d’autres parts, par l’Etat et ses collectivités locales. Au Benin, les assurés peuvent bénéficier entre 80% et 100%. 100% par exemple, si l’assuré se rend dans un centre de santé d’arrondissement ou dans un hôpital agrégé par le ministère béninois de la santé.

Autre exemple, l’assurance maladie du Sénégal. C’était une promesse de campagne du président actuel Macky Sall. Ce programme peut se réjouir d’offrir un service gratuit déjà au moins de 5 ans, moyennant une participation que la population elle-même qualifie de « modique ». Ce programme n’est en outre pas un label du Sénégal puisqu’il a été déjà opté par plus d’une dizaine de pays d’Afrique.

Autant s’instruire du modèle Ghana aussi qui en offre plus ample comme couverture de leur assurance, et surement plus simple dans sa réalisation.

 

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