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Afrique: que retenir, 50 ans après la première greffe cardiaque?

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En 1967, précisément dans la nuit du 2 au 3 décembre, alors qu’on s’y attendait pour le moins, le Sud-Africain Christiaan Barnard réussit à l’hôpital Groote Schuur un exploit d’envergure mondiale : la transplantation cardiaque. Depuis, les recherches scientifiques aboutissant à des résultats autant impressionnants ne sont que rares sur le continent.

Cette nuit-là, c’était Louis Washkansky, 53 ans, qui avait reçu le cœur d’une jeune femme de 25 ans, Denise Darvall. Celle-ci était en état de mort cérébrale suite à un accident. « Le samedi [d’avant l’opération, NDLR], j’étais un chirurgien anonyme dans mon pays, lundi, j’étais mondialement connu » racontait-il à qui veut l’entendre.

Mais selon certains, Christiaan Barnard décédé en 2001 n’a fait rien d’extraordinaire. Il aurait volé la vedette à l’Américain Norman Shumway. Mais n’empêche, sur le continent qui compte encore peu de scientifiques de renom, Christiaan Barnard reste une figure loin d’être oubliée.

En Afrique, la recherche scientifique encore loin

Les pays développés donnent souvent l’exemple. Les recherches scientifiques constituent un facteur clé dans le développement d’un pays.

En Afrique, même si en général, les capacités scientifiques et technologiques et innovatrices connaissent une amélioration, les efforts fournis pour dynamiser le domaine restent insuffisants. C’est en substance ce que rapporte l’African Capacity Report 2017, publié par The African Capacity Building Foundation, une organisation continentale fondée par les gouvernements africains et les partenaires de développement. Ce document qui classe en Afrique les pays selon un indice appelé African Capacity mesuré en rapport à une évaluation de divers éléments tels que l’environnement politique, la mise en œuvre des politiques encourageant l’innovation et la recherche scientifique…, seul le Maroc reste sans le maitre incontesté de l’Afrique, avec un score de 71,6. Suivent ensuite la Tanzanie 68,8, le Rwanda de 68,2 ; l’ile Maurice et le Cap-Vert ayant complété le podium des 5 majeurs à féliciter en Afrique.

Cependant, les grandes universités se trouvent essentiellement en Afrique du Sud, au Nigeria, au Sénégal ou au Ghana et quelques pays commencent à mettre l’accent sur la recherche comme le Cameroun ou la Côte d’Ivoire. Toutefois, le constat général est frappant : les investissements dans le domaine sont faibles.

En Afrique de l’Est et Centrale, le Kenya est parmi les pays africains avec les dépenses les plus élevées culminantes 0,79 % du produit intérieur brut (PIB) en 2010 en matière de recherches scientifiques. Si ce pourcentage reste considérablement faible, en le Kenya se présente tout de même comme un poids en la matière dans la région. Dans le pays, une évolution de 2 % du PIB devrait être effective avec la création du Fonds national pour la recherche. Les scores fluctuent entre 0,01 % au Lesotho et 1,06 % au Malawi.

En Afrique du Sud, une diminution a été constatée ces dernières années. Selon les rapports des dépenses relativement au PIB, les chiffres se situent entre 0,89 % en 2008 et 0,73 % en 2012.

Dans le Maghreb, les dépenses sont généralement plus élevées qu’en Afrique subsaharienne. Si elle n’a pas encore atteint le seuil de 1 %, la moyenne de ces dépenses est de 0,76 %. Néanmoins, ce n’est pas parce que cette partie du continent dépense plus qu’elle fait mieux en terme de résultats. Comme dans le reste du continent, le manque de capacités en ressources humaines et matérielles porte un coup aux ambitions.

Réformer en profondeur

En effet, en janvier 2007, les dirigeants, réunis à Addis-Abeba (Éthiopie), ont proclamé 2017 années de la science et de la technologie en Afrique et se sont mis d’accord sur une série d’initiatives. Lors de ce sommet de l’Union africaine (UA), les chefs d’État ont (de nouveau) demandé à tous les pays de l’UA de consacrer, au moins 1 % de leur produit intérieur brut à la recherche et au développement à l’échéance 2020. Ils se sont aussi engagés à ranimer les universités africaines, et à soutenir l’étude de la science et de la technologie chez les jeunes.

Ils se sont également mis d’accord sur la création d’une organisation africaine de la propriété intellectuelle dans le dessein de protéger les innovations locales et le lancement d’une stratégie planifiée sur 20 ans. Toutefois, sur le papier, la plupart des pays du continent disposent d’un programme gouvernemental pour la recherche et le développement, un climat politique favorable à l’innovation et aux recherches scientifiques. Mais les résultats tangibles font encore défaut.

Les implants : la prouesse ghanéenne

Au Ghana, les recherches scientifiques vont bon train. Ce pays est l’un des rares en Afrique qui finance les activités scientifiques. En septembre dernier, à Accra, cinq médecins conduits par le sexologue Dr Samuel Amanamah, ont opéré le premier implant de pénis à Kumasi (Région d’Ashanti), dans le Sud du pays. L’opération à succès portait sur un homme de 55 ans, qui, souffrant de dysfonctionnement érectile aigu, avait perdu tout espoir d’avoir des relations sexuelles.

En effet, au Ghana comme dans d’autres pays africains, ces genres de réussites s’opèrent… Mais sans portée mondiale.

 

 

 

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