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Guinée: qui est Abdoulaye Banire Diallo, le ‘Einstein’ Africain?

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Lauréat au dernier Next Einstein Fellow #NEF de l’Institut Africain des Sciences Mathématiques tenu en fin du mois dernier à Kigali, dans la capitale rwandaise, Abdoulaye Banire Diallo a séduit par la qualité de ses recherches dans le domaine de la bio-informatique. Ce scientifique travaille sur les apports des big data à la génomique, et en particulier sur la prédiction des mutations génétiques des microbes.

Si en Afrique il est peu connu, le professeur Abdoulaye fait partie d’une génération restreinte de scientifiques, recherché ailleurs pour sa maîtrise de l’informatique et de l’intelligence artificielle.

Directeur du laboratoire de bio-informatique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ce Guinéen est également cofondateur et scientifique en chef de My Intelligent Machines (MIMs), une start-up intégrant la Génomique, la Bio-informatique et l’Intelligence Artificielle (IA).  La technologie MIMs a été classée 8e sur plus de 250 au Canada en 2017. « L’outil met en contexte toutes les données publiques, y compris celles des bio banques. L’idée est de fournir une plate-forme de données à destination de la santé de précision » explique-t-il.

Parti étudier l’informatique à Montréal en 2000 avant de poursuivre par une thèse à l’université de McGill, Abdoulaye Banire Diallo pu y développer des techniques d’apprentissage permettant de prédire l’évolution des génomes ancestraux des mammifères. Puis de fil en aiguille, celui du génome humain.

Il s’intéresse aussi aux plus petits génomes du vivant, celui des virus et des bactéries. « J’ai conçu des modèles statistique permettant de décoder l’évolution du génome des microbes », a confié celui qui est devenu professeur d’université à seulement… 26 ans.

Vie de chercheur

Dans un passé récent, Abdoulaye Banire Diallo a occupé un poste de chercheur à l’Université du Québec à Montréal, à l’Université McGill, au Broad Institute du MIT / Harvard et au Laboratoire d’informatique du MIT.

Le chercheur a la particularité d’exploiter la bio-informatique et l’IA pour accélérer les solutions génomiques éclairées en médecine personnalisée, en biovigilance, en surveillance, etc.

Avec plus de 60 publications et divulgations d’invention à son actif, Abdoulaye Banire Diallo a donné plus de 30 conférences aux MIT, Oxford, UCSF, Institut Pasteur, IRESSEF…  Il a reçu plus de 20 prix de recherche. En Afrique, il dirige plusieurs projets dont une plateforme des pathogènes en Afrique de l’Ouest, le Acces Omic Sénégal.

En été dernier, le professeur et son stagiaire postdoctoral, Wajdi Dhifli, avaient remporté le Prix du meilleur article et de la meilleure présentation décernés dans le cadre de la conférence internationale en apprentissage automatique et fouille de données (International Conference on Machine Learning and Data Mining), qui avait lieu à New York.

En effet, le professeur Diallo et son stagiaire ont proposé un nouvel algorithme de classification, nommé « Galaxy-X », qui solutionne bien de  problèmes. «Contrairement aux algorithmes de classification existants, Galaxy-X se base sur l’hypothèse d’un ‘’ensemble ouvert’’, dans lequel la présence de classes qui n’ont pas été vues durant l’apprentissage est possible. Notre approche représente chaque classe par une hyper sphère. Par conséquent, l’espace de données d’apprentissage se transforme en une galaxie de classes dans un univers ouvert de possibilités, d’où le nom de l’approche » a expliqué le chercheur. Et d’ajouter que « l’’efficacité de Galaxy-X a été démontrée dans plusieurs domaines d’application comme la reconnaissance faciale, l’écriture manuscrite et les classifications fonctionnelles de protéines en bio-informatique », a-t-il conclu.

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