Accueil Afrique de l'ouest L’aide publique au développement n’aide pas l’Afrique!

L’aide publique au développement n’aide pas l’Afrique!

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La principale menace faite parfois à l’Afrique par des « pays développés » est la réduction de l’aide au développement. Bien que l’aide étrangère ne représente qu’une infime partie du budget de ces puissances occidentales, elle est brandie souvent à tort comme le seul moyen par lequel l’Afrique peut accélérer son développement.

Certes, dans la plupart de nos États, on constate que la baisse de cette aide internationale a toujours affecté négativement les projets de développement. Il est aussi indéniable que certains programmes d’aide au développement comme le Millenium Challenge Corporation (MCC) et l’Africa Development Foundation (ADF) ont donné des résultats durables dans des programmes qui stimulent les économies locales et réduisent l’aide.

Mais il serait irresponsable de ne pas considérer la baisse de l’aide étrangère comme une opportunité pour l’Afrique de se prendre en charge. Le développement d’un continent si riche en ressources ne peut pas dépendre de quelques pays occidentaux. C’est pourquoi il est urgent que l’Afrique identifie ses priorités, les définisse afin de les mettre en œuvre.

L’un des efforts à faire pour mettre fin à cette dépendance est la poursuite des politiques qui stimulent la démocratie. Nos États doivent créer un environnement favorable à la prospérité du continent et à l’éclosion d’initiatives privées.

Créer des conditions propices

L’Afrique a la population la plus jeune du monde, avec 200 millions d’individus âgés de 15 à 24 ans. Dans vingt ans, cette population va doubler, selon la Banque africaine de développement. Notre continent aura surtout un déficit de 74 millions d’emplois à créer d’ici 2020. Voilà pourquoi les gouvernements doivent créer des politiques et des plans de mise en œuvre qui permettront un secteur privé plus compétitif favorisant la croissance des entreprises, la création d’emplois et la stimulation de l’Afrique.

La bonne gouvernance, un meilleur climat d’investissement et une réduction de la corruption sont les clés du développement de l’Afrique. Avec ses propres ressources, le continent peut mettre fin à l’insécurité alimentaire. Cela passe par le développement de l’agriculture, secteur qui peut créer des opportunités d’emplois à des jeunes africains. Mais cela ne peut être réalisé si les États négligent la qualité de l’éducation. L’afro-responsabilité doit miser sur une éducation de qualité pour combattre le complexe d’infériorité et produire une main-d’œuvre qualifiée.

S’intégrer pour résister

Pour tourner le dos à l’aide occidentale, l’Afrique doit améliorer ses initiatives d’intégration régionale. Les organisations sous-régionales sont essentielles pour soutenir le développement et encourager la prospérité à long terme pour l’Afrique. Et pourquoi ne pas opter pour un commerce intra-africain plus compétitif ? C’est un moyen d’augmenter la concurrence dans l’industrie, d’améliorer la productivité et de développer nos infrastructures locales.

Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le niveau actuel des échanges entre les États africains n’est que de 12% contre 60% en Europe, 40% en Amérique du Nord et 30% pour l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). La zone de libre-échange continentale (CFTA) d’Afrique veut établir d’ici 2019 un libre-échange continental. Ce sera le plus grand marché unique du monde. Il stimulera efficacement le commerce entre les États africains de 50%. La croissance économique va surtout accélérer dans nos États. C’est la voie idéale pour mettre fin à la dépendance à l’aide étrangère. L’Afrique détient les clés de son développement.

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