Egypte Football Sport Mohamed Salah, ce pharaon de 25 ans qui veut conquérir l’Europe Posté il y a 20 mars 2018 10 min de lecture Partager sur Facebook Partager sur Twitter Partager sur Google+ Partager sur Linkedin Si les rumeurs associent désormais le nom de Mohamed Salah, l’Égyptien de 25 ans, aux plus grands clubs européens (Real Madrid, FC Barcelone, Manchester City…) c’est à dessein. Rares sont des clubs qui ne voudraient pas Salah dans leur club. Samedi dernier, il faisait froid à Anfield, l’antre du club de Liverpool FC. Habituellement, avec trois points confortablement assurés, les supporteurs de ce club d’Angleterre font les premières fléchettes pour la sortie. Cependant, samedi, la situation était différente. Anfield avait été témoin de quelque chose hors de l’ordinaire. Un cliché au coup de sifflet final l’a prouvé. Les téléphones portables étaient prêts à saisir le moment pour la postérité. Mohamed Salah venait de produire un spectacle unique. Le ballet de l’égyptien laisse bouche bée, son manager et ses coéquipiers cherchent des superlatifs, et s’assurent que le statisticien du club passe la seconde moitié du temps, la tête embourbée dans les livres d’histoire afin de trouver les dernières références. En effet, en Angleterre, ces types d’affichages ne sont pas récurrents. Il est donc difficile de trouver les mots pour rendre justice à ce que Salah a fait à Watford. Le joueur s’en est rendu compte, et voilà pourquoi à la fin de la rencontre il s’est empressé de s’excuser auprès du gardien adverse, pour lui avoir planqué 4 des 5 buts marqués par son équipe, le premier d’un joueur égyptien dans le championnat anglais. Mais cela ne l’a pas empêché d’entrer au panthéon d’Anfield, comparable à John Barnes (contre Queens Park Rangers, octobre 1987), Steven Gerrard (Olympiacos, décembre 2004), Robbie Fowler (Fulham, octobre 1993) et Luis Suarez (Norwich, décembre 2013). Le « Mo » Sallah Cette nouvelle démonstration confirme que le club de Salah dispose de la 2e meilleure attaque du championnat d’Angleterre avec 73 réalisations. Mais sur le plan personnel, le Pharaon est aussi sur un piédestal, à tout le moins, très élevé. Ses performances lui permettent de prendre la tête du classement des buteurs outre-Manche avec 28 réalisations au compteur, prenant le large sur l’attaquant anglais Harry Kane (Tottenham), qui sera absent sur les pelouses pour quelques semaines. Pour nombre d’observateurs, si le natif de Najrij tient ce rythme particulier, il pourrait sans difficulté faire tomber le record de buts inscrits sur une saison de Premier League. Puisque, toutes compétitions confondues, il culmine actuellement à 36 réalisations. C’est le meilleur total d’un joueur pour sa première saison à Liverpool, Fernando Torres n’en ayant marqué que 33 lors de l’exercice 2007/08. Mais Salah ne se contente pas que de marquer. A son actif, 9 passes décisives en championnat. Seuls Kevin De Bruyne et Leroy Sané, tous deux de Manchester City ont fait mieux que lui. De sa première saison également, Salah est devenu le neuvième joueur à marquer en 20 matches différents de Premier League dans la même saison, le dernier étant Robin van Persie pour Manchester United en 2012-13. Il est, pour emprunter le label du manager de Liverpool Jurgen Klopp, « avide de buts » et il manœuvre efficacement pour faire mieux qu’Ian Rush, le dernier joueur d’Anfield à avoir marqué 40 buts dans une campagne. La 8e merveille Sa métamorphose, depuis que le joueur a quitté le club italien de Roma pour Liverpool, aura été en effet spectaculaire. Sur les réseaux sociaux, les amateurs des films Manga n’ont pas encore tari d’éloges envers l’homme, le caricaturant comme le personnage fictif Sangokou en mode super guerrier dans la série japonaise Dragon Ball. Et ce n’est pas faux. Pour nombre de ses fans d’ailleurs, il n’est pas inconcevable que l’Égyptien puisse atteindre 50 buts en mai et, même si c’est un défi de taille, le fait est qu’il a défié toutes les attentes et la logique jusqu’ici. Arrivé cette saison en Angleterre, le pharaon bouscule déjà l’ordre établi des choses, s’offrent gloires et records à l’échelle européenne. Mais ses quatre buts contre Watford samedi ne sont que les derniers d’une campagne qui vise, selon Jurgen Klopp, le coach de Liverpool, à assurer sa place dans le folklore d’Anfield. Pour son entraineur, le ballon d’or africain n’est qu’au début de son potentiel. « Salah a joué plus sur l’aile à Roma, où il avait un attaquant très dominant, Edin Dzeko. Personne ne pouvait savoir qu’il pouvait jouer comme attaquant. Nous le lui avons appris étape par étape. Nous ne savions pas exactement qu’il était capable de jouer au centre » confié Klopp, samedi dernier après le match. Dans chacune de ses apparitions sous la tunique rouge, Salah prend chaque sprint comme la finale du 100 mètres aux Jeux olympiques. « L’équipe s’adapte aux forces. Personne ne parle et dit: ‘’Mo, mais tu dois …’’ Pour l’instant, personne ne dit autre chose à Salah que ‘’continue’’ » rassure Jurgen Klopp. À un moment où l’Afrique revit la nostalgie du ballon d’or George Weah, voir Salah futur ballon d’or du continent est peut-être oser alors que le tandem Cristiano-Messi n’a pas encore connu de déclin, mais reste un rêve parmi.