Accueil Economie Ce qu’il faut comprendre sur la zone de libre-échange créée par l’UA

Ce qu’il faut comprendre sur la zone de libre-échange créée par l’UA

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Ce 21 mars, des pays membres de l’Union africaine (UA) ont signé à Kigali un accord sur la création d’une zone de libre-échange (ZLEC) entre les États du continent. L’occasion de revenir sur les contours essentiels de cet accord.

 Un pas historique

La signature de cet accord sur une zone de libre-échange a eu lieu à Kigali durant un sommet qui a vu la participation d’une vingtaine de chefs d’État, dont le Rwandais Paul Kagamé, le Togolais Faure Gnassingbé et le Gabonais Ali Bongo. Au total 44 pays ont signé le document.  Le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Mahamat Faki, a qualifié le sommet d’historique et de « nouvelle étape dans notre marche vers plus d’intégration ».

Il faut dire qu’avant la signature effective de cet accord des travaux préparatifs avaient déjà commencé en 2016. Ils ont été conduits par le président nigérien Mahamadou Issoufou. Ce dernier s’est dit satisfait des travaux qui vont permettre à l’Afrique de s’intégrer. Désormais, « nous pouvons être fiers du travail accompli », a déclaré pour sa part Moussa Mahamat Faki.

Qu’est-ce qui va changer ?

Précisons que la zone de libre-échange voulue par l’Union africaine s’inscrit dans son agenda 2063. Selon les informations, la ZLEC tourne autour de 2500 milliards de dollars de PIB cumulés. Cette zone va permettre aux entreprises du continent d’être plus compétitives. L’Afrique veut en effet répondre elle-même aux besoins de ses populations.

L’accord va aussi permettre à la cinquantaine d’États de « parler d’une voix unanime » durant les négociations d’accords internationaux. La ZLEC peut permettre l’augmentation du commerce intra-africain de 16% à 60% en moins de cinq ans. Selon les économistes, les résultats attendus de cette zone de libre-échange peuvent permettre à l’Afrique d’être plus attrayante.

 Quid de l’entrée en vigueur ?

Pour le moment, les pays signataires de l’accord ont fixé son entrée en vigueur en janvier 2019. Toutefois, l’accord doit d’abord être ratifié par au moins 22 pays. L’Afrique du Sud signataire estime que le délai est trop court. Le pays doit d’abord se plancher sur les démarches nécessaires au plan national avant de ratifier. Le pays prépare également l’élection de son président l’année prochaine.

L’autre point qui pourrait fragiliser l’accord est l’absence du Nigéria à Kigali. Le président Muhammadu Buhari n’a pas fait le déplacement. Il a justifié sa décision par le fait que « certains actionnaires nigérians ont fait savoir qu’ils n’ont pas été consultés ». Le Nigéria, première économie du continent, exprime ainsi des réticences sur certaines conditions de l’accord.

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